4.2. La nature des talwegs

Trois types de fonds sont distingués pour les principaux cours d’eau ou collecteurs de la ville de Bangui : des talwegs rocheux ou cuirassés, des talwegs sableux et des talwegs argileux ou limoneux (Figure 84).

• Les talwegs rocheux ou cuirassés : il existe peu d’affleurements rocheux ou cuirassés dans les chenaux fluviaux. Un affleurement de quartzite, mais de moindre importance, se signale dans la Ngoubagara en aval de la confluence avec la Ngou-Nguélé ; c’est plutôt les cuirasses qui dominent. Ainsi, nous observons les talwegs cuirassés sur la Ngoubagara, de l’aval du pont de l’Amitié à l’aval du pont de Miskine, alternant avec des talwegs sableux ; sur la Ngongonon, un petit tronçon en aval du coude nord-sud est concerné, puis le tronçon aval du pont de Combattant sur près de 1 km. En effet, la présence des cuirasses sur le fond du chenal est due soit au passage du lit dans des terrains latéritisés ou gravillonnaires, soit à l’incision qui les révèle.
• Les talwegs sableux caractérisent essentiellement la Ngoubagara, du fait du volume de sédiments charrié. La Guitangola présente un talweg sableux mais sur une faible étendue ; l’origine des apports est aussi bien du côté du plateau latéritisé de Fatima en rive gauche que dans les affleurements de sable blanc quartzeux du versant de rive droite ; celui-ci résulte de la décomposition des Grès de Bimbo dans le prolongement de la route des 92 Logements. La Ngongonon est aussi moins sableuse du fait de l’absence du potentiel de fourniture.
• Les talwegs argileux ou limoneux sont dominants en raison de l’importance de la zone marécageuse, laquelle est drainée par les rivières. La Kokoro et la Guitangola ont des fonds de vallée essentiellement argileux et vaseux, alors que la Ngongonon présente un talweg à la fois vaseux, argileux et limoneux sur les trois-quarts de son cours. La Ngoubagara n’a un talweg argileux que sur un tronçon amont et sur un autre en aval, depuis l’amont du pont de Sica III jusqu’au confluent de l’Oubangui.

Cependant, cette morphologie fluviale, dans les fonctions de transfert de matières solides et liquides qui sont imparties aux rivières, enregistre d’autres dynamiques liées à la fois au volume d’eau et de sédiment ainsi qu’à la colonisation végétale du talweg.