5. MORPHODYNAMIQUE ACTUELLE DES LITS FLUVIAUX

La dynamique actuelle des lits fluviaux urbains s’opère dans un contexte hydrogéomorphologique artificiel, lequel met en relief un ruissellement généralisé d’origine pluviale dans tous les bassins-versants, l’absence de végétation exposant en effet les sols nus à l’érosion hydrique. Ainsi, les interventions humaines tels que le drainage, le défrichement et l’urbanisation peuvent accentuer l’écoulement de l’eau dans les bassins-versants, en raccourcissant le réseau ou en modifiant le taux d’infiltration (WILBY et GIBERT, 1993).

Ceci induit que des volumes importants d’eau et de sédiment s’écoulent aujourd’hui davantage dans les lits fluviaux de Bangui qu’en conditions « naturelles », et qu’à l’inverse, la charge sédimentaire en transit, provenant des carrières d’extraction de pierres, de l’érosion du piémont et des témoins de plateau, tend à colmater les talwegs (fragments de quartzites, gravier et sable ferrugineux grossier à fin, fines), créant une autre dynamique qui se manifeste par un manque d’eau dans les chenaux. Dans cette ambiance, la colonisation végétale des talwegs, qui influence le transfert de sédiments et l’écoulement, rend complexe le fonctionnement du lit, d’où l’intérêt de comprendre et d’analyser les processus. Car un éventuel assainissement par les eaux pluviales devrait en tenir compte.