L’érosion latérale procède par arrachement ou foirage des matériaux dans les berges de chenaux fluviaux. Ce mode d’érosion du lit est plus courant dans le cas des lits à méandres que dans celui des lits rectilignes et il fournit des sédiments aux cours d’eau 43 . L’érosion latérale concourt à modifier le profil en travers des rivières, notamment en affectant la largeur des chenaux, et ceci en fonction de la composition granulométrique des berges qui commande leur cohésivité et leur résistance aux forces de cisaillement (BRAVARD et PETIT, 1997). Cependant, pour que les lits s’ajustent latéralement, il faudrait que se produisent des débits à pleins bords selon des récurrences précises. Or dans le cas des cours d’eau de Bangui, les berges paraissent stables (Planche VII, Photo D), particulièrement sur les tronçons « naturels », alors que dans les tronçons aménagés où le rapport largeur-profondeur est fort, l’érosion latérale est notable et conditionnée soit par des dépôts de sédiments végétalisés ou des déchets ménagers accumulés dans les chenaux qui bloquent l’écoulement contre les berges, soit par les crues « pluviales » qui butent sur ces dépôts ; ceux-ci créent un effet de rugosité ou de bouchon alluvial, ce qui affecte les berges en causant l’érosion latérale du fait de la déviation de la trajectoire de l’écoulement. Ces crues sont en outre épisodiques et pas absolument de pleins bords à chaque fois, ce qui fait que leur impact sur la largeur des lits dépend de leur importance, alors que sur le profil en long la dynamique érosive ne pourrait être la même.
Cette dynamique est très active dans le lit de la Mpoko et de son gros affluent la Pama, fournissant une charge en suspension abondante à l’Oubangui à l’ouest-sud-ouest de la ville, et a été à l’origine de nombreux recoupements de méandres, ou bras morts, qui ne sont jusque-là pas étudiés.