5.2.1. Caractéristiques granulométriques comparées de la charge de fond

Un échantillonnage de sédiments dans les lits de la Ngongonon et de la Ngoubagara a servi de support à la détermination de la dynamique sédimentaire actuelle, par des analyses granulométriques. Nous avons défini au hasard les points de prélèvement du fait que ces cours d’eau sont anthropisés ; certains correspondent aux profils transversaux réalisés. Au total 14 échantillons ont été prélevés dans les deux cours d’eau, dont 9 pour la Ngoubagara et 5 autres pour la Ngongonon (Figure 88 a). Nous expliquons ce déséquilibre dans le nombre d’échantillons par l’abondance de sédiments dans le chenal de la Ngoubagara et par leur rareté dans le cas de la Ngongonon.

Figure 88a) Points d’échantillonnage de sable pour l’analyse granulométrique dans les lits de la Ngoubagara et de la Ngongonon
Figure 88a) Points d’échantillonnage de sable pour l’analyse granulométrique dans les lits de la Ngoubagara et de la Ngongonon

Le traitement est fait selon deux protocoles :

  • le premier a consisté à prendre des échantillons de sédiment, la quantité variant de 521,24 g (NRA 6) à 617,09 g (NRA 7), à les laver pour évacuer les fines (< 50 µ), puis à les sécher à l’étuve dans un bécher à 105° C, préalablement à la séparation des différentes fractions sableuses ;
  • l’autre technique consiste à peser le sédiment avant de faire un tamisage humide à 50 µ. Les fractions < 50 µ sont récupérées avec l’eau et mises dans un cristallisoir à décanter, puis à l’étuve à 105° durant 24 heures pour séchage. De même les fractions > 50 µ sont séchées à l’étuve. L’intérêt de cette seconde méthode est de comptabiliser les fractions fines dans la granulométrie de l’échantillon analysé, alors qu’elles ne sont pas prises en compte dans la première démarche.

L’ensemble des échantillons est fractionné sur une colonne complète de tamis (12,5 mm-0,04 mm) de la Série AFNOR. Chaque fraction retenue est pesée pour voir la proportion de chaque maille dans le poids total de l’échantillon. Les données obtenues pour un échantillon servent à dresser des courbes semi-logarithmiques (Figure 88 b), lesquelles nous aident à apprécier le calibre des sédiments charriés par l’un ou l’autre cours d’eau urbain. Les résultats montrent globalement que la charge de fond est grossière dans la Ngoubagara de l’amont à l’aval, et fine dans la Ngongonon. La prépondérance des sédiments grossiers (fragments de quartzites, nodules ferrugineux) est révélée par l’allure des courbes qui dessinent des hyperboles, et les fins par des paraboles.

L’analyse des courbes semi-logarithmiques des sables de la Ngoubagara nous indique deux types de classement des grains (échantillons NRA) : le premier se rapporte aux courbes hyperboliques (NRA2, 4, 5 et Amont Source) qui caractérisent les dépôts d’éléments de grandes tailles, lesquels peuvent être dus à une baisse de la compétence de l’écoulement ou à un obstacle ; le second type (NRA1, 3, 6 et 7) suggère plutôt une absence de classement dans les grains, pouvant s’expliquer par des apports latéraux.

Figure 88b) Evolution comparée de la charge de fond de la Ngoubagara et de la Ngongonon
Figure 88b) Evolution comparée de la charge de fond de la Ngoubagara et de la Ngongonon

Quant aux courbes de la Ngongonon, SaPk10 est une courbe parabolique classique qui décrit des dépôts d’éléments fins, liés au phénomène de décantation ou à écoulement lent, et NNON est par contre affectée par l’absence de sédiments de 0,05 mm à 0,04 mm dans l’échantillon qui est majoritairement représenté par des fractions comprises entre 0,5 mm et 0,063 ; ceci nous fait obtenir une courbe déformée vers le haut. Toutefois, ce fractionnement des sédiments n’a pas tenu compte des spécificités minérales.