5.2.3. Les sources sédimentaires

Les sédiments qui transitent dans les lits fluviaux de l’amont à l’aval ont toujours une origine ou un point de départ sur les interfluves et/ou dans les berges. Pour détecter les sources sédimentaires dans ces bassins-versants urbains, les différentes unités géomorphologiques constituent en général des espaces de fourniture potentielle. Le croisement des cartes géologiques, géomorphologiques, pédologiques et topographiques a permis de délimiter les sources de fourniture (Figure 89). Les quartzites, et à un degré moindre les schistes en amont des bassins, le piémont et les témoins de plateau ou des terrains latéritisés sur leur partie moyenne, et les terrains argileux de là jusqu’en aval, ont été identifiés comme les sources qui fournissent à la Ngongonon et à la Ngoubagara des matériaux en transit ou déposés. Par ailleurs, les processus de mobilisation de ces matériaux sur versant sont artificiels et liés à la forte occupation du sol et aux différentes activités (IV §2 : p. 146). La dominance des matériaux ferrugineux, notamment dans la Ngoubagara, se comprend par la connexion d’une bonne partie de son bassin artificiel au piémont et aux terrains latéritisés, alors que la Ngongonon est souvent en marge bien qu’une partie de son lit soit cuirassé ; sa compétence ne suffit pas à creuser dans ce tronçon et à charrier les matériaux qui lui sont apportés par des chenaux secondaires ou par les lignes d’écoulement des eaux de ruissellement. Dans cette dynamique, il est difficile de faire la part entre les apports de sédiments par transit sur versant et les sédiments qui résultent de l’érosion du lit, tant les matériaux argileux et cuirassés ou latéritisés se retrouvent partout à Bangui. De plus, les sables extraits de l’Oubangui, provenant pourtant de loin, y sont intégrés du fait de leur emploi dans les travaux de construction.

Figure 89 Les sources de fourniture sédimentaire sur les bassins-versants de la Ngoubagara et de la Ngongonon
Figure 89 Les sources de fourniture sédimentaire sur les bassins-versants de la Ngoubagara et de la Ngongonon

Nous estimons que la prise en compte des sédiments charriés dans les cours d’eau urbains revêt un grand intérêt pour l’assainissement et donc pour la gestion de l’eau à Bangui. En effet, leur importance à l’échelle urbaine dans le colmatage des drains, parallèlement aux dépôts des ordures ménagères, justifie leur prise en compte en vue de dégager des solutions globales et durables pour la maîtrise des eaux pluviales à Bangui.