1.1.2. A propos de la classification hydrogéomorphologique des zones humides

L’accent est mis sur les facteurs hydrologiques et géomorphologiques qui contrôlent le maintien de la plupart des aspects fonctionnels des zones humides (BRINSON, 1993, cité par BARNAUD, 1998). L’existence au sein des zones humides et des bassins-versants de plusieurs gradients, en fonction de la variabilité géologique, pédologique, géomorphologique et hydrologique, en est le fondement.

La démarche de BRINSON est simple et peut être adaptée à toute région géographique et modifiée selon les informations supplémentaires disponibles. L’intérêt est d’identifier des fonctions hydrogéomorphologiques des zones humides partant de trois propriétés de base interdépendantes : l’emplacement géomorphologique, l’origine de l’eau et l’hydrodynamique.

  1. L’emplacement géomorphologique.

Quatre catégories de zones humides sont distinguées :

  1. L’origine de l’eau.

Phénomène le plus difficile à observer, les trois principales catégories distinguées le sont par les qualités chimiques de l’eau qui influencent les fonctions des zones humides (Figure 92) :

  1. L’hydrodynamique.

Elle se rapporte au mouvement de l’eau et à sa capacité d’intervention. Trois catégories qualitatives sont définies selon le sens d’écoulement de l’eau :

Figure 92 Les types hydrologiques de zones humides en fonction des origines de l’eau (BRINSON, 1993, modifiée)
Figure 92 Les types hydrologiques de zones humides en fonction des origines de l’eau (BRINSON, 1993, modifiée)

Des indicateurs éphémères (niveau élevé d’eau, plantes annuelles…) et des indicateurs stables (structure et caractéristiques géomorphologiques, composition spécifique de la strate forestière,…) existent selon ces trois propriétés de base. Ces derniers éléments peuvent être déterminés à partir de cartes topographiques et de photographies aériennes. L’auteur nous montre donc que les gradients critiques pour les zones humides alluviales sont la variation amont-aval, la transition milieu terrestre-milieu aquatique dans chaque zone humide, la variabilité climatique et les patrons régionaux des disponibilités en sédiments et en nutriments. Ainsi, le concept d’unité hydrogéomorphologique résulte de la nécessité d’identifier des entités dans la classification des zones humides, s’appuyant sur des types de fonctionnement intégrant les processus hydrologiques, chimiques et physiques.

Des unités hydrogéomorphologiques potentielles sont conçues comme des entités élémentaires fonctionnelles et sont relativement homogènes du point de vue géomorphologique (pente, forme de terrain, position dans le paysage), hydrologique-hydrogéologique et pédologique. Quelle est donc la place des zones marécageuses de Bangui dans les classifications générales ?