1.2. Place des zones marécageuses de Bangui dans les classifications générales

D’après NGOUANZE (1988), les terres humides en Centrafrique se composent essentiellement des marécages, des bas-fonds de vallée et des plaines d’inondation. Les principales spéculations pratiquées sur ces terres aussi bien en forêt qu’en savane sont généralement des cultures vivrières (riz, banane, taro, igname, maïs, etc.). Les contraintes à la mise en valeur des terres humides sont d’ordre socio-économique et technique (contrôle de la nappe phréatique superficielle, aptitude culturale des sols, acidification, érosion hydrique).

Les différentes classifications que nous venons de présenter concernent à la fois les zones humides continentales et côtières. Ces divers espaces humides sont submergés soit par de l’eau douce, soit par des eaux salées selon qu’ils sont continentaux ou côtiers. Ainsi, les zones marécageuses de la plaine de Bangui appartiennent aux zones humides à eau douce courante ou stagnante en raison des imbrications entre les marais ou des marécages et les cours d’eau du site. Lorsque nous pouvons faire une correspondance avec les principaux types topographiques-hydrologiques de marais (Figure 91), il se trouve que des types A (marais de plaine inondée, marais de transition vers l’eau libre) et des types B (marais de fond de vallée, marais de bas de pente) se rencontrent dans les paysages de marais du site de Bangui. Mais la particularité des zones marécageuses de la ville est qu’elles se sont essentiellement développées dans des terrains argileux dont le contact amont est déterminé soit par le piémont, soit par les plateaux latéritiques ou latéritisés, qui servent de source dans la plupart des cas. Même dans les anciens marécages aménagés, des sources fonctionnent encore, que drainent les canaux ou les cours d’eau collecteurs. Ces données nous confirment que le piémont et les plateaux latéritisés ou latéritiques sont filtrants ; le contact argileux imperméable facilite la résurgence de la pluie efficace ou l’écoulement superficiel de la nappe phréatique ou hypodermique.

Nous observons sur les hauts bassins de la Ngongonon, de la Ngoubagara et de la Nguitto, des marais de fond de vallée, puis, sur le contact piémont-plaine de Bangui, le type marais de pente lié aux sources est présent, notamment dans le bassin-versant de la Ngoubagara au contact du bassin amont et du bassin moyen. A partir de ces hauteurs jusqu’en aval, des types « marais de plaine inondée », « marais de transition vers l’eau libre », « marais de bas de pente lié aux résurgences » alternent localement. Toutefois, en remontant à l’origine de la ville, le type marais de plaine inondée semblait être dominant et c’est à son détriment que l’occupation de la majeure partie de la plaine marécageuse à l’ouest des collines de Gbazabangui s’est réalisée. Vient ensuite le type marais de transition vers l’eau libre en raison de l’interconnexion des marais et des cours d’eau du site.