3. FONCTIONNEMENT HYDROLOGIQUE DES MARAIS ET MARECAGES. LA CIRCULATION DE L’EAU SUPERFICIELLE A L’ECHELLE URBAINE

3.1. Des conditions générales au cas de Bangui

L’hydrologie des zones humides marécageuses est principalement commandée par les précipitations bien que ces milieux puissent s’alimenter par les eaux souterraines ou par des flux latéraux (Figure 92 : p. 240). BARNAUD (1998) estime que le facteur hydrologique agit donc en interne mais son amplitude spatio-temporelle relève dans la majorité des cas de conditions externes. Toutefois, d’après DUEVER (1990, cité par BARNAUD, op. cit.), peu de travaux ont porté sur les processus hydrologiques dans ces espaces humides qui sont d’importance variable selon l’humidité atmosphérique, les précipitations, l’évapotranspiration, les flux hydriques, l’eau souterraine et l’eau superficielle. Cette influence directe est manifeste sur la qualité de l’eau et le régime hydrologique de ces zones humides ; certains caractères concernent la rétention d’eau ou l’aptitude à contrôler les inondations, la restitution de cette eau durant les périodes d’étiage, ou le piégeage des MES du fait de la faiblesse relative de l’écoulement qui conditionne la sédimentation.

Le fonctionnement hydrologique des zones marécageuses rend aussi compte des fluctuations des niveaux d’eau dans le temps et dans l’espace. Ces rythmes de fluctuation des niveaux d’eau ou hydropériodes sont en étroite relation avec les variations saisonnières du climat et en conséquence des pluies, du moins dans le cas de Bangui.

Pour les bas-fonds marécageux de cette ville, il n’y a pas eu de piézomètres pour juger des fluctuations de la nappe. Néanmoins la particularité de ce site est que l’implantation humaine a modifié les conditions hydrologiques (ou d’écoulement) des zones marécageuses, ce qui les expose non seulement à la réduction de leurs niveaux d’eau et en conséquence de leur étendue, mais à la concentration des eaux de ruissellement et des sédiments (fines, sables et graviers) ; celles-ci dérivent de l’érosion par les eaux courantes du piémont ou des versants latéritiques des plateaux, et tendent à les colmater.

Figure 93 Extension actuelle et types de marais et marécages sur l’aire de la ville de Bangui (d’après IGN, 1988, modifiée)
Figure 93 Extension actuelle et types de marais et marécages sur l’aire de la ville de Bangui (d’après IGN, 1988, modifiée)