3.2. Sur l’hydrologie des zones humides de la région de Bangui

Dans le site de Bangui, le régime hydrologique permanent et le régime temporaire caractérisent les zones marécageuses selon les deux principales saisons (pluvieuse et sèche) et déterminent à la fois les périodes de haut niveau et de baisse de l’eau. Les marais fonctionnels ont souvent un régime permanent, avec une fluctuation importante de leurs niveaux d’eau en période sèche, alors que dans les marécages temporaires la nappe phréatique superficielle qui affleure en période pluvieuse, descend significativement en saison sèche, ce qui permet aux maraîchers d’exploiter les sols désengorgés.

L’imbrication des zones humides dans les transferts d’eau à travers le couplage marais-rivière (concentration des eaux de ruissellement dans les marais et déversement dans les cours d’eau, et vice-versa) à Bangui semble soutenue par les eaux souterraines superficielles (alimentant aussi les puits traditionnels). La plupart des cours d’eau urbains sont connectés sur certains tronçons aux marais et marécages, lesquels sont alimentés par la nappe phréatique superficielle qui se recharge aussi par l’infiltration des eaux pluviales. Lorsqu’il pleut de manière relativement abondante, le ruissellement généralisé qui s’en suit sur le sol nu urbain, se dirige vers ces zones topographiquement basses mais il est aussi collecté par les cours d’eau, ce qui fait que sur leur point de jonction, une sorte de régulation dans les échanges des eaux se produit dans les deux sens : marais-cours d’eau et cours d’eau-marais. La principale conséquence de cette dynamique est que les eaux ruisselantes chargées et troubles affectent pour un temps les deux unités à la fois : dans les marais, une décantation se produit majoritairement pendant qu’une partie des MES (Planche V, Photo E) est évacuée, alors que dans les chenaux fluviaux, c’est plutôt l’écoulement qui prédomine par rapport à la décantation ou au piégeage des fines ; la décantation et le piégeage fonctionnent quand la décrue rapide s’amorce et que l’écoulement devient lent jusqu’à atteindre son niveau de base. Par ces formes d’échange ou de transfert d’eau, le rythme d’écoulement fluvial peut être soutenu par l’apport des eaux marécageuses.