5.3. Caractéristiques sédimentologiquess

Selon la séparation des sédiments bruts entre éléments fins (< 2 mm) et grossiers (> 2 mm), il apparaît que les échantillons qui ont été analysés, pourtant à dominance argileuse, sont composés en moyenne de 84,40 % d’éléments fins et de 15,60 % d’éléments grossiers (Figure 98). Cela suppose que l’argile comporte toujours du sable et du gravier. Les sédiments sont en fait constitués pour l’essentiel de matériaux de la taille des argiles, des limons, des sables et de quelques graviers, galets et nodules ferrugineux. La proportion des éléments fins baisse grossièrement d’amont en aval alors qu’inversement les éléments grossiers augmentent de volume de l’amont à l’aval, bien qu’au niveau du profil pédologique VI (NG 60, NG 61,… NG 67) la dominance des éléments grossiers ait perturbé ces deux tendances. Ceci montre qu’un équilibre dynamique dans la proportion des matériaux fins et grossiers se matérialise en aval. De plus, la détermination du volume des fines comparativement à celui des sables, par lavage des sédiments, tend à confirmer ces résultats (Tableau XXVI).

Figure 98 Proportions d’éléments fins (EF) et grossiers (EG) dans les échantillons analysés
Figure 98 Proportions d’éléments fins (EF) et grossiers (EG) dans les échantillons analysés
Tableau XXVI : Quelques indications sur la proportion des fines et sur celle des sables par échantillon
Echantillons Poids avant lavage (g) Poids après lavage (g) % Fines % Sables
NG 123 677,47 2,56 99,62 00,38
NG 125’ 591,42 68,1 88,49 11,51
NG 127 605 72,39 88,03 11,97
NG 128 607,34 79,64 86,89 13,11

Dans ce contexte, l’humidité pondérale mesurée sur trois (3) échantillons montre des valeurs variables allant de 10 à 30 % du volume de l’échantillon, 70 à 90 % étant donc constitués par la fraction minérale. Par ailleurs, lorsque nous comparons les logs stratigraphiques des sondages à la tarière ou d’autres réalisés à Bangui par le passé (Figures 99 a et b), nous remarquons que la paléodynamique sédimentaire est probablement la même comme la succession des strates observées le confirme : argile, sable argileux, gravier, alternant localement avec de la latérite. Nous en déduisons que la sédimentation dans la plaine de Bangui à l’échelle du site devrait être simultanée un peu partout, et les apports des petits cours d’eau, comme la Ngola, la Ngoubagara et la Kokoro, ne seraient pas négligeables face aux inondations passées du fleuve Oubangui dans ces apports sédimentaires.

Figure 99 Logs stratigraphiques de quelques sondages réalisés à Bangui (DMG, 1964 ; VINERI, 1965)
Figure 99 Logs stratigraphiques de quelques sondages réalisés à Bangui (DMG, 1964 ; VINERI, 1965)

En effet, ces petits cours d’eau urbains ont leurs sources dans les collines (à l’exception de la Kokoro) à des altitudes supérieures ou égales à 500 m ; dans ce cas, des précipitations plus abondantes qu’actuellement, en relation avec les séquences humides du Quaternaire, peuvent expliquer des érosions et des transports importants le long de ces cours d’eau ; les eaux et les sédiments franchissent en effet une dénivellation forte de 200 à 300 m (des collines à la plaine). Une telle paléodynamique pouvait alimenter le fleuve en sédiments de tous les calibres, dont certains ont été piégés, déposés dans ces bas-fonds étudiés, avec des signatures variées. Ces caractéristiques de sédiments sont aussi notables dans les sables.