Chapitre VII – LES NAPPES PHREATIQUES ET LES EFFETS DE L’URBANISATION

« La qualité de l’eau se dégrade de plus en plus. Certes les problèmes de pollution ne sont pas nouveaux… Ils ont cependant pris une ampleur sans précédent. » D. SPIRE (1998)

La réserve hydrologique, constituée par l’eau profonde du sol, dépend de l’eau des nappes phréatiques, alors que la réserve hydrique, est l’eau retenue par le sol et utilisable par les plantes. Elle est alimentée par les eaux météoriques par le truchement du ruissellement et de l’infiltration à des profondeurs différentes. De ces processus, découle un double rôle hydrologique des nappes : d’abord stocker l’eau de pluie, et ensuite transférer et restituer cette eau (De MARSILY, 1981 ; COSANDEY et ROBINSON, 2000). Une telle hydrodynamique paraît mieux fonctionner en milieu « naturel » qu’en milieu urbanisé où la modification des conditions d’écoulement est notable. L’objet de ce chapitre est de montrer les possibles incidences de la présence humaine sur les nappes phréatiques du site de Bangui, notamment par les processus de recharge et par les formes de pollution qu’elles peuvent enregistrer dans l’espace et dans le temps en raison de la croissance démographique et spatiale, et des types d’occupation du sol.

L’hydrodynamique des milieux urbanisés est influencée par la compaction et le tassement du sol, qui limiteraient l’infiltration et accroîtraient le ruissellement. Ceci peut influencer le rythme de stockage de l’eau des nappes phréatiques, qui serait faible (20 à 30 %) par rapport au volume d’eau qui s’écoule après chaque pluie (environ 70 %) à Bangui. La nécessité d’analyser les effets de l’urbanisation sur les nappes phréatiques justifie la compréhension de la dynamique de l’écoulement souterrain dans un espace urbanisé. Ainsi, à travers la présentation des types de nappes phréatiques à Bangui et des caractéristiques piézométriques, nous apprécierons le comportement dynamique des eaux souterraines de la ville, corrélativement aux lames d’eau précipitées et aux lames écoulées dans l’Oubangui, pour infirmer ou confirmer le poids de l’urbanisation.