1. GENERALITES, TYPES DE NAPPES PHREATIQUES

L’eau souterraine constitue un stock qui représente environ 94 % de l’eau douce à la surface du globe (sans les glaces). Elle peut se présenter sous la forme de plusieurs aquifères ou nappes superposés en raison des différentes perméabilités verticale ou horizontale qui les caractérisent. L’eau des nappes assure en général l’écoulement, et aussi les ressources en eau dans certaines régions, notamment lors des périodes à déficit hydrique (saison sèche).

Une formation géologique, qu’elle soit composée de roches ou de dépôts non consolidés, est qualifiée d’aquifère si elle contient en quantité significative de l’eau facilement disponible. Des formations moins perméables, et capables seulement de transmettre l’eau avec une vitesse très faible aux aquifères adjacents, sont appelées semi-perméables ou aquitards. Les nappes aquifères sont donc des zones de terrains constamment imprégnés d’eau. L’eau tend à s’écouler lentement vers certains points où elle apparaît en surface : sources (COSANDEY et ROBINSON, 2000). Ainsi, le type d’aquifère est déterminé par les conditions géologiques et de gisement de l’eau.

Le niveau piézométrique d’une nappe est le niveau en équilibre avec la pression atmosphérique, ou c’est l’équilibre entre la vitesse de réapprovisionnement et l’écoulement de la nappe, attestant de sa variabilité : le niveau hydrostatique (GUYOT, 1974). Il varie selon que la nappe est confinée ou non, et correspond au niveau local pour les nappes libres, et à un niveau plus haut pour les nappes confinées (PLOTNIKOV, 1962 ; De MARSILY, 1981 ; COSANDEY et ROBINSON, 2000). La vitesse d’approvisionnement de la nappe dépend de l’abondance des pluies, du climat et de la nature de la végétation. La vitesse de l’écoulement rend compte de la porosité du sol proche de la surface. Quant au niveau hydrostatique, il paraît suivre les variations du relief, ce qui fait que dans un tel système hydrologique les eaux de la même nappe ont presque les mêmes qualités. C’est ce qui est observé pour l’eau des puits traditionnels à Bangui (§ 2.3.1.).

Le site de Bangui est un petit espace qui montre la confusion entre le bassin-versant hydrologique, le bassin-versant hydrographique et le bassin des eaux souterraines, au sein de plusieurs bassins hydrologiques qui sont compris dans le bassin-versant de l’Oubangui (499000 km2). La zone tectonisée de Bangui ne constitue en effet qu’une partie de ce grand bassin ; elle se trouve à cheval sur différents petits bassins-versants de cours d’eau qui se jettent soit dans la Mpoko, soit dans l’Oubangui même (Figures 2, 36 et 78).