2.3. Analyse de la qualité des eaux souterraines : puits traditionnels et forages

La maîtrise qualitative des eaux souterraines implique la mise en œuvre de moyens de lutte contre la pollution (contrôle des rejets, incitations à moins polluer, utilisation rationnelle des engrais et pesticides…). Ainsi, l’étude de la qualité de l’eau se fait par des analyses physico-chimiques et microbiologiques. L’analyse physico-chimique est réalisée en amont pour déterminer les éléments qui détériorent le goût et la potabilité de l’eau (fer, ammoniaque, nitrates, nitrites, sulfures…), alors que l’intérêt de l’analyse microbiologique est de rendre compte de l’efficacité de la stérilisation et de la détection des germes pathogènes (streptocoques fécaux, escherichia coli,…) après traitement de l’eau. Dans les conditions naturelles, l’eau souterraine est dépourvue de micro-organismes, pathogènes ou non. La pollution biologique résulte de l’activité humaine. Bien que les eaux de surface soient les plus exposées, les puits traditionnels et même les puits modernes mal protégés ont une vulnérabilité considérable. De ce fait, la présence des germes nocifs est prouvée pour la ville de Bangui.

Toutefois, les eaux souterraines du Centrafrique ont en général une qualité acceptable du point de vue du contenu en sels minéraux : la minéralisation totale n’excède presque jamais 0,3 g.l-1 et parfois elle est très faible (PLESINGER, 1990). On ne trouve pas de grandes différences de composition entre les eaux captées dans la couche d’altération et celles provenant des fissures du socle. Si l’acidité de la presque totalité des eaux souterraines du pays est la caractéristique générale, l’eau captée dans les formations carbonatées à Bangui présente des concentrations élevées en magnésium, en calcium et en bicarbonate.

A Bangui, l’importance de la présence humaine est la source des pollutions qui affectent les eaux souterraines : puits traditionnels et forages. L’eau des premiers est polluée ; celle des seconds en encourt le risque, en raison de la superposition de ces nappes et de leurs sources de pollution. Les tendances actuelles montrent un risque de pollution de la nappe profonde du fait de l’intercommunication probable des deux nappes.