Chapitre VIII – QUELQUES AXES ET LEUR APPLICABILITE A LA GESTION DE L’EAU DE LA VILLE DE BANGUI

« Il faut mettre l’Homme au centre des politiques liées à l’eau, dans le cadre d’une gestion soutenable et durable de la planète, mais il faut trouver des solutions au niveau du pays ou de la région où il vit ». R. COULOMB et G. LE MOIGNE in (L’eau en questions)

Le concept de « gestion » s’applique pour éviter les situations difficiles. En effet, l’eau dans sa diversité pose problème à Bangui en raison des vulnérabilités physiques que l’extension urbaine anarchique exacerbe ; ceci ne rend pas aisées les conditions de vie des citadins (devenus des victimes passives), et met les pouvoirs publics dans une situation délicate puisqu’ils n’arrivent pas à leur offrir un cadre de vie sain. Dans ce dernier chapitre, nous essayons de montrer comment, à partir des scénarios définis dans le cadre de la gestion des eaux, les contraintes hydriques connues jadis à Bangui, peuvent connaître un début de solution. Ainsi, l’AEP et les inondations à Bangui sont les thèmes considérés dans cette perspective. Le premier thème a trouvé son fondement dans le manque momentané et la production limitée d’eau potable pour tous qui a marqué le site depuis sa fondation (I §1.3 : p. 26 ; VII §2.3 : p. 277) ; avec l’accroissement démographique, son besoin est devenu crucial. L’essor démographique (Figure 19 : p. 46), qui explique l’extension spatiale et l’anthropisation des paysages, explique en outre l’ampleur des pollutions et des inondations répétées en milieu urbain. Ainsi, la corrélation entre l’essor démographique et la dégradation de la qualité de l’eau paraît nette (VII §2.3 : p. 277). Le second s’est illustré dans les difficultés du choix d’un emplacement exondé sur le site de Bangui et continue épisodiquement d’être dommageable à cause, non seulement de la géomorphologie du site, mais aussi des aménagements inadéquats.

Dans ce contexte, un cadre réglementaire s’impose pour la gestion des eaux (CADOR, 1993), avec une gestion collective ou globale de l’eau qui impliquerait tous les usagers, définissant une « conscience commune de l’eau » (LAGANIER et al., 2000). Toutefois, avant de développer ces hypothèses, nous présenterons la nécessité d’une gestion saine des eaux pour les cours d’eau urbains soumis aux excès hydrologiques ; l’intérêt est que ces excès ont des implications dans l’analyse des hypothèses de gestion retenues. Par la suite, un MNT sera couplé à ces analyses pour détecter la vulnérabilité à l’eau de l’espace urbain ; des critères pour une bonne gestion de l’eau seront également définis.