2. APERCU SUR LA GESTION URBAINE DES EXCES D’EAU

Les excès d’eau, qui se manifestent par des crues et des inondations, sont saisonniers à Bangui et liés à la saison pluvieuse. A cette période, l’eau est abondante et se trouve en permanence à la surface du sol sous forme de flaques, d’étangs ou de mares ; ceci est rendu possible par des sols argileux qui se saturent et maintiennent l’eau à cause de la faiblesse locale de la pente dans la partie en plaine du site qui ne permet pas d’évacuer rapidement les eaux. Quand il pleut avec des intensités relativement fortes, les eaux, qui ruissellent à la surface du sol nu urbain, finissent par gagner les cours d’eau collecteurs et les dépressions marécageuses en fonction de la pente topographique. Nous constatons en effet que c’est la fragilité du site de Bangui, caractérisée par d’étendues marécageuses et de plaines alluviales, qui est à l’origine du séjour de l’eau en raison de leur position en cuvette et de la saturation des sols en eau. Nous avons d’ailleurs relevé par photo-interprétation ces zones de fragilité qui ont rendu discontinus l’accroissement spatial et le développement de la ville dans le temps (Figures 13, 14, 15, 16 et 17). Cette fragilité du site liée au séjour de l’eau est exacerbée par le ruissellement pluvial généralisé dans l’espace urbain, y occasionnant la concentration des eaux. Du fait que les plaines d’inondation des rivières et leurs bourrelets alluviaux, ainsi que les zones déprimées, sont anarchiquement colonisés par l’habitat et d’autres modes d’occupation de l’espace, la concentration des eaux de ruissellement y provoque, de l’échelle horaire à l’échelle journalière, un séjour dommageable pour les riverains. Face à la répétition de ces mouvements malsains de l’eau, des interventions humaines de tous ordres ont été menées pour protéger la population et leurs biens (Planche VIII, Photo A).