2.1.2. Les effets anthropiques sur la propagation des crues

De manière générale, les crues ont des ondes de propagation, nécessitant un espace d’étalement qui est le lit majeur ou la plaine d’inondation. En contexte naturel, les crues se propagent lentement dans le lit majeur et elles peuvent durer dans l’espace et dans le temps, alors que l’artificialisation des conditions d’écoulement en milieu urbanisé, fortement humanisé, provoque des crues soudaines dont la vidange n’excède pas en général une heure de temps dans le cas de la ville étudiée (Figures 65, 66, 67, 68 et 69).

A Bangui la suppression par l’habitat des plaines d’inondation (Planche VIII, Photo B), a des effets néfastes sur la propagation des inondations. Le confinement des lits fluviaux par les habitations contraint les eaux à divaguer dans les quartiers au travers des pistes, chemins ou rues ; elles circulent même dans des concessions clôturées ou non. Cette réalité nous montre l’intérêt de redonner aux cours d’eau leurs marges de liberté neutralisées par une occupation illégale du sol, que le plan d’urbanisme, vieux de trente ans (voir Documents annexes), ne peut contrôler ou réactualiser. Ceci contribuerait à réduire les impacts des inondations urbaines (Planche XII).

Nous constatons également ces effets anthropiques par des érosions sur les tronçons dont les rives sont construites ou aménagées, par des dépôts de débris minéraux et organiques au-delà du lit en raison de la dispersion de l’écoulement des eaux. Selon le degré de liaison des rivières avec les zones marécageuses ou humides, les lignes d’écoulement en provenance de l’intérieur des quartiers périphériques (Planche V, Photos A et E ; Planche XIII, Photos C et E) conduisent des eaux dans ces dépressions du fait de leur position topographique déprimée.