3. LES SCENARIOS ENVISAGES

Dans l’optique d’instituer une gestion intégrée et durable des eaux à Bangui, nous proposerons deux hypothèses, qui semblent avoir des imbrications, des ramifications dans les différentes composantes de la valorisation de l’eau : l’approvisionnement en eau potable et les inondations. Ces deux aspects de la gestion de l’eau en milieu urbain synthétisent les difficultés que rencontrent les pays tropicaux en matière d’eau et d’assainissement (VENNETIER, 1990 et 1991), pour lesquels les besoins sont les plus élevés au monde. Ils représentent une partie des composantes du cycle urbain de l’eau.

Les deux variables de gestion de l’eau en perspective symbolisent des contraintes pour les populations de Bangui, depuis l’état de poste militaire colonial au statut de ville aujourd’hui,et bientôtde celui d’agglomération avec le « Grand Bangui » (Figure 1). Il manquait de l’eau potable peut-être à cause de la présence dominante des marais dans le site, indice d’une abondance de l’eau, qui privait les hommes de l’eau de boisson. Les inondations urbaines et de l’Oubangui ont toujours fait des sinistrés depuis que le site a existé, et qu’il a été de plus en plus humanisé. Elles sont toutes deux déterminées par l’eau pluviale qui rythme les périodes d’abondance ou de pénurie, et les hypothèses réalistes en dépendent ; c’est sous l’influence des pluies que l’eau potable et les inondations se présentent à la fois comme ressource et risque dans le cadre de la gestion intégrée des eaux. Néanmoins, l’approvisionnement en eau potable devrait s’appuyer sur des structures d’assainissement, car de la potabilité de l’eau dépend la qualité de vie et donc la réduction des maladies d’origine hydrique (fièvre typhoïde, parasites intestinaux, dysenteries…), qui sont liées à la déficience du réseau d’évacuation des eaux usées, lesquelles sont les lieux propices au développement des germes pathogènes ; ces maladies font malheureusement des victimes chaque année. Nous commencerons le développement de ces hypothèses d’abord par l’approvisionnement en eau potable, et ensuite par les inondations.