3.2.4. A propos de la prévention des inondations

La prévention demeure le meilleur remède contre des risques tels que les inondations dans une cité, en raison des dommages qu’elles peuvent causer aux personnes et à leurs biens. Nous pouvons admettre que l’idéal est d’avoir une culture du risque qui passe par son institutionnalisation et sa réglementation. En Centrafrique en général et à Bangui en particulier, la perception du risque paraît plus se résumer à la manifestation du phénomène d’inondation et à sa gestion en aval, ce qui suppose que le risque n’est pris en compte que quand la catastrophe arrive. Or en principe, le risque doit être perçu dans les probabilités de ses manifestations en amont, en prenant en compte les aléas offerts par le milieu physique (pluies, ruissellements, crues, inondations) et les vulnérabilités des espaces urbanisés (absence de réglementation, pression foncière…). L’observation de ces dispositifs n’est forcément pas synonyme de la non occurrence du phénomène d’inondation, mais elle contribuerait à rendre minimes les dommages, les atteintes aux sociétés. Nous savions que les hommes sont toujours attirés par les points ou la présence d’eau, ce qui pourrait démontrer leur exposition aux risques liés à l’eau, néanmoins la prévention en matière de risque crée un équilibre durable entre les hommes et leurs milieux.

GARRY (1997) propose l’analyse hydrogéomorphologique que nous pouvons utiliser dans la prévention du risque d’inondation. C’est une démarche naturaliste assez novatrice qui trouve aujourd’hui sa place dans la cartographie des zones inondables. Elle consiste à identifier les éléments déterminants du milieu naturel et de l’occupation des sols qui participent à l’écoulement des eaux, à distinguer les lits mineur, moyen et majeur pour les placer dans leur contexte géologique afin de mettre en évidence les zones favorables à l’expansion des crues.

Néanmoins, au vu de l’analyse des paramètres et des variables qui conditionnent la soumission du site urbain aux épisodes inondants, nous proposons quelques solutions pour la prévention des inondations aussi bien à l’échelle urbaine que sur l’Oubangui.

1. A l’échelle urbaine :

• il faudrait en amont sur les versants des collines, plateaux et piémonts, construire des pièges à sédiments, des pièges à déchets ménagers et organiques ;
• il faudrait fortement sensibiliser la population et lui inculquer une culture de l’hygiène contre l’usage des drains, caniveaux, fossés, collecteurs, bref de lignes d’écoulement comme dépotoirs ;
• il faudrait densifier le réseau de drainage, augmenter la longueur des évacuateurs en construisant des ouvrages hydrauliques hiérarchisés : primaires, secondaires, tertiaires, voire quaternaires ;
• il faudrait enfin définir une périodicité pour l’entretien des ouvrages, le curage des fossés, afin de prévenir leur colmatage qui provoque la répétition des inondations urbaines, par le ruissellement pluvial.

1. Sur l’Oubangui :

• il faudrait principalement préserver l’occupation de l’ancien lit fluvial ou de la plaine inondable, qui est en partie marécageux aujourd’hui, par l’habitat et les activités humaines par une réglementation, afin de prévenir les sinistres et les dommages collatéraux.