1. Historique du site de l’étude et caractéristiques du milieu physique par rapport à l’eau

Le suivi de la dynamique de la population et de l’espace où elle vit, et le suivi de la dynamique du sous-sol, constituent le fondement de cette étude du mouvement de l’eau et des spécificités de sa gestion liées à diverses vulnérabilités dans la ville de Bangui. L’objectif est de définir les facteurs qui peuvent influencer la distribution et l’organisation de l’eau pluviale, à l’origine de l’eau dans le site : l’occupation du sol et les caractéristiques hydrodynamiques des terrains. L’occupation humaine du site a été déterminée par différentes cultures (I §4.1 : p. 43), mais le début de l’impact humain sur les eaux du site n’a pas été précisé. Cet impact semble cependant très récent à l’échelle historique puisqu’il remonte à la fondation de la ville en 1889. En effet, la ville suscite l’essor démographique et spatial qui modifie les conditions d’écoulement dans le site par les différentes formes d’aménagement (réseaux hydrauliques, carrières d’extraction, nudité du sol, déforestation, etc.). Ces raisons expliquent l’imperméabilisation du sol urbain qui favorise plus le ruissellement et l’érosion que l’infiltration des lames d’eau précipitées. Ainsi, la circulation de l’eau tant en surface qu’en profondeur peut en être affectée.

Cependant, nous constatons que la dynamique de l’eau se présente en fonction des différentes unités topographiques et des formations géologiques du site. En surface par exemple, les eaux de ruissellement qui dévalent les versants des collines et plateaux ne trouvent pas la pente nécessaire à l’écoulement dans la plaine, car elle est localement faible. En outre, les réseaux d’évacuation sont insuffisants, exposant ainsi les habitations installées dans les bas-fonds marécageux au risque d’inondation. Ces zones marécageuses se sont formées dans un contexte paléoclimatique et géodynamique que nous ne maîtrisons pas ; leur présence et leur formation sont cependant tributaires des mouvements de l’eau en conditions naturelles. En revanche, l’eau semble bien circuler dans les unités hydrogéologiques fini-précambriennes (carbonatées et non carbonatées) à cause de la fracturation, des diaclases, des fissures et des failles.