Lyon, la ville

Travailler sur l’ensemble du territoire d’une grande ville permet de varier les échelles d’analyse – et la notion centrale est bien ici « variation » alors que, souvent, le concept d’échelle a servi à passer du macro au micro sans pour autant multiplier les points de vue. Les archives autorisent justement à multiplier les niveaux d’observation : l’immeuble, la rue, le quartier, la ville ; mais cela signifie également dissocier espaces privés/publics, espace du travail/du loisir, espaces mixtes/sexués, etc. – ce qui affine le questionnement initial (il sera ainsi possible de s’interroger sur l’utilisation sexuée de l’espace dans le recours à la violence). Nous n’ignorons pas le caractère indéniablement subjectif du choix de l’échelle : ‘«’ ‘ comment s’assurer de l’existence d’une réalité géographique sauf à opérer le choix préalable de l’échelle qui viendra en donner l’image ? ’» écrivait Bernard Lepetit 91 . D’où l’idée de prendre en compte la ville en son ensemble afin de pouvoir zoomer en ayant la possibilité d’articuler chaque pan de la problématique à l’échelle la plus pertinente. L’essentiel est alors d’éviter de se retrouver prisonnier d’une analyse partielle cantonnée à une partie de la ville. Celui qui veut étudier un espace industriel lyonnais choisira logiquement le quartier de Vaise ; celui qui s’intéresse aux comportements citadins et aux stratégies du pouvoir prendra en compte la totalité de l’espace urbain. A n’étudier que le quartier emblématique de La Croix Rousse, nous réitèrerions inévitablement les représentations propres à ce quartier, confortant son image de bastion imprenable. Les allées et venues de la population entre ce quartier et le reste de la ville nous échapperaient et nous nous retrouverions à évoquer avec nostalgie le quartier village ! Belle impasse méthodologique : est-ce à dire que les rues lyonnaises ne connaissaient que des sociabilités villageoises ? Est-on certain que les habitants ne s’éloignaient jamais de leur rue ou des limites étroites de leur quartier et ne fréquentaient pas d’autres cafés que le plus proche de chez eux ? Ainsi que le notait très justement Jean-Paul Burdy, le quartier est ‘«’ ‘ un espace ’ ‘de ’ ‘la ville, beaucoup plus qu’un espace ’ ‘dans ’ ‘la ville’ 92  » ; mais au vu de la production scientifique se rapportant au quartier, les historiens auraient assez peu travaillé sur la ville... Reconnaissons cependant que s’illusionner au sujet du quartier village est chose aisée puisque l’anthropologie historique s’ancre invariablement dans des quartiers remarquables à bien des égards (Croix Rousse, Guillotière) ; en effet, quel historien choisirait de travailler sur les arrondissements méconnus du Collège et de Pierre Scize ? Voilà qui pointe les limites d’une étude des comportements populaires basée sur un quartier – sans évoquer l’inintérêt évident de l’usage d’une telle échelle pour saisir l’emprise du pouvoir sur la société urbaine. Précisons que, par quartier, on entend le plus souvent quartier de police. Au-delà de l’effet de source, cette partition semble la plus appropriée – bien plus que le découpage en paroisses ou en arrondissements de justice de paix – car la mieux intériorisée par les populations du fait de son poids dans leur vie quotidienne.

Pour s’extraire de visions globalisantes ou, au contraire, trop morcelées, pour maîtriser les variations d’échelles, mieux vaut avoir une bonne connaissance de la ville et de ses espaces. Il ne faut pas oublier l’impact de la topographie sur la vie citadine – les collines, le Rhône et la Saône jouent un rôle primordial dans le quotidien des habitants – ni méconnaître la réalité des quartiers. Si vous remarquez, par exemple, que la guillotine se déplace des Terreaux à Perrache, vous pourriez en conclure qu’elle passe du nord au sud de la Presqu’île tout en restant dans le centre prestigieux de Lyon ; mais si vous savez que le quartier Perrache, mal fréquenté et laissé en friche, s’intègre en réalité aux marges de la ville et que la prison s’y trouve, alors votre analyse s’en trouvera logiquement modifiée. Pour éviter ce type d’erreurs, commençons par décrire l’espace lyonnais – de manière rapide puisque nous reviendrons sans cesse sur les découpages spatiaux au fil du développement et que nous ne voulons pas inutilement répéter ce qui a été écrit ailleurs 93 . De la même façon, il nous faut brosser le portrait politique, économique et social de Lyon – car si le but de ce travail n’est pas de réaliser une histoire événementielle, on ne peut ignorer certains faits qui façonnèrent la ville et son image. Comment pourrait-on se passer d’un contexte, alors que celui-ci sera toujours présent en filigrane ?

L’histoire de Lyon au XIXe siècle 94 commence réellement avec la Révolution française, les années 1790 bouleversant la cité et marquant durablement les mentalités bourgeoises. Au départ, Lyon ne fit que suivre le mouvement révolutionnaire ; mais les agitations gagnèrent vite ses rues, tant la tension économique et sociale était vive. Les premières émeutes populaires, violentes, éclatèrent en juillet 1789 ; les élites modérées parvinrent toutefois à maintenir, tant bien que mal, un certain équilibre jusqu’au début de l’année 1793. A cette date, la situation était explosive et, en peu de temps, les jacobins dirigés par Châlier et Bertrand réussirent à s’emparer de la municipalité. La plupart des sections lancèrent alors une fronde contre eux et les firent tomber. Ainsi, Lyon ‘«’ ‘ un peu contre son gré [se retrouva] en rébellion ouverte contre la Convention et contre Paris’ 95  ». Les Lyonnais eurent beau clamer leur attachement à la République, ils ne purent éviter le siège de Lyon qui débuta en août 1793. Dès octobre, leur résistance s’écroula et la ville capitula. ‘«’ ‘ Lyon fit la guerre à la Liberté, Lyon n’est plus ’» (décret du 12 octobre 1793). Renommée Ville Affranchie, la ville s’enfonça dans la Terreur ; ceux qui avaient été rapidement condamnés furent fusillés dans la plaine des Brotteaux. La chute de Robespierre n’apporta pas la paix intérieure ; au contraire, la guerre civile – comme l’appelèrent de nombreux Lyonnais – se poursuivit par une vague de terreur blanche. Le calme ne revint que sous le Consulat et l’Empire.

Certes, la ville retrouva son nom en 1795 et sa mairie unique dix ans plus tard, mais elle était ruinée. Elle espérait cependant la reprise de sa vie économique qui sembla se matérialiser, un temps, sous les traits du 1er Consul. Bien que les anciens notables eussent retrouvé leurs postes et que la paix religieuse fût assurée, le redressement économique resta timide. Cela, ajouté aux guerres incessantes, explique la lassitude de l’opinion vis-à-vis du régime. Lorsque, en 1814, les troupes autrichiennes approchèrent des portes de la ville, elle ne put se défendre, fatiguée, abandonnée et noyautée par les royalistes. Pourtant, la population réserva son enthousiasme, non aux Bourbons, mais à Bonaparte, de retour de l’Ile d’Elbe. L’enthousiasme des canuts fut de courte durée car Louis XVIII retrouva vite son trône. Cet épisode mouvementé fut traumatisant pour les Lyonnais qui durent subir pendant de longs mois la présence des troupes ennemies, puis une nouvelle terreur blanche qui toucha tout le département en 1817. Au moins l’après 1815 coïncida-t-il avec le retour de la grande prospérité de la Fabrique. Ce fut pourtant des travailleurs de la soie que vinrent deux terribles secousses politico sociales qui, aujourd’hui encore, symbolisent le Lyon du XIXe siècle. En 1830, la cité proclama la déchéance de Charles X avant d’être avertie de la révolution parisienne. Durant les premiers mois de la Monarchie de Juillet, les affaires de la Fabrique étaient prospères. Cependant, les canuts réclamaient un salaire plus juste, en adéquation avec cette prospérité. Ils furent confrontés au refus des fabricants d’appliquer le tarif minimum des prix de façon. Une première manifestation pacifique fut organisée – sans succès – et lui succéda, à partir du 21 novembre, une insurrection armée. Les drapeaux noirs, sur lesquels était inscrit ‘«’ ‘ Vivre en travaillant ou mourir en combattant ’», étaient fièrement brandis lorsque les faubourgs, puis le centre, furent pris. Les insurgés se rendirent maîtres des bâtiments publics désertés par les autorités. Pour Paris, seule la force armée pouvait alors rendre l’ordre à la cité rebelle. Le duc d’Orléans, le maréchal Soult et le général de Castellane se chargèrent de reconquérir la ville. Le centre fut investi le 3 décembre, marquant la fin d’une révolte qui n’avait été ni politique, ni spontanée, ni inorganisée. Mais Lyon n’avait pas fini de se soulever. Trois ans plus tard, la bonne société fuyait à nouveau la ville tandis que l’armée l’encerclait, apeurant une population craignant une politique réactionnaire (la suppression des associations). Des affrontements eurent lieu pendant cinq jours en avril 1834, beaucoup plus violents que ceux de 1831, alors qu’ils concernaient moins de monde. Cette révolte fut davantage républicaine et moins sociale que la précédente mais, pour le pouvoir, ce fut la même chose…

Durant cette première moitié du siècle pour le moins mouvementée, Lyon ne changea guère. En 1800, occupée à panser ses plaies, la ville comptait entre 100 000 et 130 000 habitants. Elle en abritait plus de 150 000 en 1836 et 177 000 en 1851 ; mais sa population se caractérisait encore par une natalité basse, une mortalité générale assez élevée et une très importante mortalité infantile. Il faut préciser que la ville n’était pas un modèle de salubrité. Encore peu étendue, elle se trouvait prise entre la rive droite de la Saône et la colline de Fourvière (où la robe et le goupillon côtoyaient l’ouvrier et le marchand) mais s’étendait sur la Presqu’île, depuis la colline de La Croix Rousse jusqu’à Perrache. Pour se divertir et chercher le grand air, le peuple traversait le Rhône et envahissait les Brotteaux où la place ne manquait pas. Lyon – dont le centre fut protégé par l’octroi durant encore tout le XIXe siècle – était encore empreint de l’héritage médiéval et moderne malgré l’achèvement progressif des quais. Ses rues étaient petites et étroites, ce qui n’empêchait pas son centre de toujours accueillir les lieux des pouvoirs (tribunal, prison et palais épiscopal à Saint-Jean ; mairie centrale aux Terreaux ; halle aux blés puis bourse aux Cordeliers ; préfecture aux Jacobins puis aux Terreaux ; prison à Perrache) et des plaisirs bourgeois (théâtre des Célestins sur la place éponyme et Grand théâtre face à l’hôtel de ville). La cité était entourée de trois faubourgs à la réputation exécrable : populeux et abritant les classes dangereuses, ils donnèrent le départ des grandes révoltes. Vaise, faubourg industriel et commerçant, porte d’entrée de Lyon (routes et ports fluvial), connut une rapide croissance malgré les inondations de 1840 ; sa population passa de 2 200 habitants à la fin de l’Empire à 8 800 en 1851. La Croix Rousse, « acropole de la soie », connut une semblable évolution, sa population passant de 6 000 âmes en 1806 à 28 700 en 1851. Entre les mêmes dates, La Guillotière subit une croissance encore plus impressionnante : de 7 000 à 41 500 habitants. Ce faubourg, le plus important de Lyon, s’était développé grâce au roulage et à l’installation des fabriques insalubres dont le centre ne voulait plus.

La seconde moitié du siècle fut également riche en soubresauts politiques. Le 25 février 1848, le télégraphe annonça l’insurrection parisienne ; la foule envahit alors l’hôtel de ville. En 1848 et en 1849, des émeutes éclatèrent à l’image de l’épisode des Voraces, ouvriers démocs-socs dont la tentative de soulèvement fut écrasée. S’essayant au suffrage universel masculin, l’agglomération lyonnaise vota largement pour Louis Napoléon Bonaparte aux élections présidentielles de décembre 1848 – mais de façon moins nette qu’ailleurs (environ les 2/3 des voix « seulement »). Cette tendance fut confortée en mai 1849 lors des élections législatives qui virent la victoire des démocs-socs. Mais Lyon ne put rien en décembre 1851 : la ville fut militairement quadrillée et toute résistance au coup d’Etat s’avéra vaine (même si le pouvoir trouva 322 personnes à condamner et si, au plébiscite du 21 décembre, il y eut 35% de « non »…). Comme partout ailleurs, le 2 décembre 1852 fut une formalité. Mais à Lyon spécialement, le nouvel Empire allait modifier la donne administrative. Déjà, la République moribonde avait rattachée les faubourgs à la ville au printemps 1852, faisant alors passer le nombre de ses habitants de moins de 180 000 à plus de 230 000. La ville fut alors prise en main par la préfecture – la mairie centrale n’existant plus – qui espérait pouvoir empêcher les révoltes que Lyon avait connues au début de la Monarchie de Juillet et sous la Deuxième République. La ville s’enrichit ; l’annexion avait renforcé la diversité urbaine ; l’industrie chimique et la banque se développèrent. Une politique de grands travaux fut mise sur pied, prolongeant les aménagements déjà entamés : de larges percées éventrèrent le parcellaire ancien de la Presqu’île, tandis que le nord de la rive gauche du Rhône s’urbanisait selon un plan à damier au sud d’un parc nouvellement créé ; la ville se dota ainsi des axes nord-sud et est-ouest qui lui faisaient défaut. La Guillotière, qui avait jusque là connut une urbanisation anarchique, fut en partie reconstruite de manière plus raisonnée après les inondations de 1856. Cependant, malgré ces transformations, la ville ne fut guère modifiée en profondeur et, en 1880, son centre avait conservé une bonne part de son aspect étriqué du début du siècle qu’on parvient, encore aujourd’hui, à lire sans difficultés (à proximité d’une ou deux grandes rues nouvelles subsistaient l’étroitesse des voies et l’exiguïté des places) ; les travaux ne donnèrent pas lieu, non plus, à d’importants mouvements de populations. Le seul véritable changement fut la poursuite de l’extension de la ville vers l’est. Le Second Empire n’avait donc pas réussi à tenir tous les paris ambitieux qu’il avait eus pour la cité rhodanienne (on parle même d’échec de Lyon dans sa tentative de devenir un carrefour de première importance, entre routes, fleuves et rail). Quoi qu’il en fût, le régime vieillissant donna aux Lyonnais l’occasion de se distinguer une fois de plus. En 1870, une minorité d’habitants accordèrent leur confiance à Napoléon III ; la ville fut même, après Sedan, la première à prononcer la déchéance de l’empereur. Le 4 septembre au matin, elle devança Paris et proclama la République. Dans les mois qui suivirent, il y eut des émeutes à La Croix Rousse et à La Guillotière ; entre le 22 mars et le 30 avril 1871, Lyon connut sa Commune. Les échecs de ces tentatives n’empêchèrent pas la ville de rester républicaine, alors même que sa municipalité lui était rendue. Elle fut toutefois mise au pas sous l’Ordre Moral et la mairie à nouveau supprimée. En 1876, les élections furent remportées par les républicains mais Lyon dut attendre le début des années 1880 pour retrouver son indépendance municipale. A ce moment, la population avait encore augmenté, flirtant avec les 400 000 habitants ; pourtant, la ville restait une walking-city, à taille humaine.

De 1800 à 1880, Lyon connut une véritable stabilité, tant au niveau de ses activités socio-économiques que de leur répartition spatiale – et il est vrai que la région lyonnaise ‘«’ ‘ […] étroitement associée à la prospérité de la ville [vivait alors] une période grandiose, d’exceptionnelle puissance’ ‘ 96 ’ ‘ ’». Ville de la soie, ville des tisseurs et des canuts, pensons-nous immédiatement. A suivre le mouvement de la condition des soies, on s’aperçoit que, dès les années 1815-1820, il y avait déjà 500 000 kg de moyenne annuelle, puis 2 500 000 entre 1849 et 1858 et, enfin, 3 750 000 entre 1869 et 1878 97 . En 1830, Lyon comptait 50 000 travailleurs de la soie, et 63 000 en 1856. La Fabrique – dont la structure n’évolua guère jusque dans les années 1880 – était présente dans toute la ville, même si elle se concentrait particulièrement à Saint Georges (rive droite de la Saône), à La Croix Rousse et sur ses pentes (mais La Croix-Rousse n’est pas réductible à la seule Fabrique ; ainsi le quartier de Serin, côté Saône, était-il peuplé de marchands de vin en gros et de mariniers). Suivaient ensuite, assez loin derrière, d’autres groupes d’ouvriers : métallurgistes (à La Guillotière essentiellement), travailleurs du bâtiment (notamment à Vaise et à La Guillotière encore) et de l’habillement (au cœur de la Presqu’île). Mais la ville se caractérisait aussi par l’atelier et la boutique qui se regroupaient, notamment, sur la Presqu’île où toutes les professions et toutes les raisons sociales se côtoyaient. Le visage de la ville préindustrielle était dominant – ce que souligne l’importance du travail à domicile ou à proximité. Pas de grandes usines, à part quelques rares exemples du côté de Vaise ou de la rive gauche du Rhône 98  ; peu de ségrégation horizontale, malgré l’aristocratie d’Ainay, la bourgeoisie des Brotteaux et le peuple de La Guillotière (mais même en ces trois lieux les frontières sociales étaient très poreuses – signe d’une ségrégation mentale avant toute chose). C’est le propre de la grande ville d’attirer et de mélanger les populations et, en la matière, Lyon, pôle régional de première importance, ne faisait pas exception – on sait d’ailleurs combien la part des natifs au sein de la population totale s’amenuisa au fil du siècle 99 . On connaît également toute l’importance des mobilités intra urbaines : les classes populaires changeaient fréquemment de logements et seuls les commerçants avaient une réelle stabilité résidentielle.

Notes
91.

Bernard LEPETIT, « De l’échelle en histoire », in Carnet…, op. cit., p. 104.

92.

Jean-Paul BURDY, « La monographie de quartier en histoire urbaine : quelques éléments de bilan sur une recherche stéphanoise », Histoire Economie et Société, n° 3, 1994, p. 443. La recherche du quartier perdu est surtout « un des lieux communs de nos nostalgies ». Cf. Yves LEQUIN, « Ouvriers… », art. cit., p. 5.

93.

Cf., pour une connaissance approfondie de la ville et de ses habitants, Yves LEQUIN, Les ouvriers..., op. cit. On peut également se reporter à Vincent ROBERT, Les chemins…, op. cit.

94.

Arthur KLEINCLAUSZ, Histoire de Lyon, t. 3 : François DUTACQ, André LATREILLE, De 1818 à 1940, Lyon, 1952, 343 p. André LATREILLE, Histoire de Lyon et du Lyonnais, Toulouse, Privat, 1975, 511 p. Gilbert GARRIER [dir.], Le Rhône et Lyon de la préhistoire jusqu’à nos jours, Saint-Jean d’Angély, Bordessoules, 1987, 427 p.

95.

André LATREILLE, Histoire…, op. cit., p. 297.

96.

Pierre LEON, « La région lyonnaise dans l’histoire économique et sociale de la France. Une esquisse (XVIe-XXe siècles) », Revue Historique, n° 481, janvier-mars 1967, p. 43. La puissance régionale reposait alors sur la navigation fluviale, le chemin de fer, l’essor du grand capitalisme et la puissance bancaire, l’industrie lourde et la soierie. Cf. également Yves LEQUIN [dir.], 500 années lumière. Mémoire industrielle, Paris, Plon, 1991, 503 p.

97.

André LATREILLE, Histoire…, op. cit., p. 320.

98.

A la fin des années 1840, une moulinerie en soie employait 250 personnes à La Guillotière, une teinturerie lyonnaise 70… mais en règle générale les effectifs étaient rarement supérieurs à 20 employés. Cf. Hélène VIGNE, La vie des ouvriers lyonnais au temps de Louis-Philippe, DES, Lyon, Faculté des Lettres de Lyon, 1955, f° I-III.

99.

En 1851 déjà, environ sept nouveaux mariés sur dix n’étaient pas nés à Lyon (les deux tiers provenaient du Rhône, des départements limitrophes et des deux Savoie, un tiers du reste de la France et de l’étranger). Cf. Yves LEQUIN, Les ouvriers…, op. cit., vol. 1, pp. 210-211.