A - La ville abhorrée 102

Avant de se pencher sur les hommes, examinons les représentations des choses. Si nous ne savons rien de la pensée populaire sur la ville, les élites ne furent pas avares de descriptions et multiplièrent leurs visions des choses de la ville. Deux regards différents furent portés sur la cité rhodanienne, selon que les observateurs l’habitaient ou ne firent que la rencontrer sur leur parcours. Ni l’un ni l’autre n’était compatissant.

Notes
102.

Nous nous bornerons à tracer les grandes lignes de la ville insalubre afin de planter l’arrière-plan devant lequel se déployaient les sensibilités. Il n’est pas nécessaire non plus de paraphraser les grands travaux déjà entrepris sur le sujet. Citons notamment : Estelle BARET-BOURGOIN, Environnement et sensibilités : les Grenoblois et leur ville au XIX e siècle, Thèse d’Histoire dirigée par M. Yves Lequin, Lyon, Université Lumière Lyon 2, 2002, 4 vol., 1163 f° ; Sabine BARLES, La ville délétère : médecins et ingénieurs dans l’espace urbain (XVIII e -XIX e siècles), Seyssel, Champ Vallon, 1999, 373 p. ; Carlos CARRACEDO, « Perception des différentes formes de logements insalubres dans un quartier populaire lyonnais saisi par l’industrie — Vaise (début des années 1860–fin des années 1910) », in Yannick MAREC [dir.], Politiques municipales face aux pathologies urbaines de 1789 à l’an 2000 – Actes du colloque de Rouen (décembre 2002), Grâne, Créaphis, à paraître fin 2004 ; Alain CORBIN, « L’hygiène publique et les "excréta" de la ville préhaussmannienne », Ethnologie Française, n° 2, avril–juin 1982, pp. 127–129 ; Alain CORBIN, Le miasme et la jonquille. L’odorat et l’imaginaire social, XVIII e -XIX e siècles, Paris, Flammarion, 1997 (première édition 1982), 336 p.