Chapitre II — Les peurs bourgeoises

La prise de conscience, de la part des bourgeoisies, d’un fossé des sensibilités guida leur perception du réel : alors que le regard tourné vers l’intérieur réconfortait, celui tourné vers l’extérieur angoissait et créait des peurs. L’ordre social n’allait-il pas être mis à bas par les classes dangereuses conduites par les étrangers et exhortées par les femmes ? Afin de surmonter leurs peurs, les bourgeoisies lyonnaises usèrent d’artifices en leur donnant des visages récurrents donc supportables. Le danger est toujours plus rassurant lorsqu’on peut le nommer et se le représenter : cela évite de penser que l’ensemble de la société est incontrôlable.