3 - Quadriller les hommes : surveiller

L’application du quadrillage devint possible sous le Consulat et le 1er Empire, pour de nombreuses raisons, telles la multiplication des papiers d’identité ou la mise en place de l’organisation policière moderne. Bien plus, au niveau de la surveillance et de l’imposition des normes, la société française allait être durablement marquée par la promulgation du Code civil en 1804 et du Code pénal en 1810 (respectivement prolongés par le Code de procédure civile – 1806 – et le Code d’instruction criminelle – 1811). Ils permirent de couvrir l’ensemble des normes régissant la société. Chaque ordonnance prise par les autorités, quel qu’en fût l’objet, se terminait invariablement par la citation d’extraits du Code pénal, et certaines se contentaient même de simplement les citer sans d’autres commentaires. Par le biais de ces codes, les normes eurent une vraie force car ils livraient les sanctions correspondant au non respect de chacune d’entre elles. S’appuyant ainsi sur une base solide, la surveillance s’appliquait suivant un triple processus : repérer les individus, les classer et les maintenir à leur place.