Chapitre VI — Les acteurs du système policier

Le quadrillage, le contrôle et le tri n’étaient pas mis en pratique simplement parce que les autorités l’avaient décidé ; il fallait des hommes assurant la bonne marche des volontés du pouvoir. Il convient alors d’étudier à présent ces hommes, afin de comprendre comment, pratiquement, fonctionnait le système policier. Cela signifie d’abord présenter l’organisation policière : qui s’occupait de quoi dans la hiérarchie et quelles applications du quadrillage furent tentées, depuis le 1er Empire jusqu’à la Troisième République ? Ensuite, une approche plus particulière s’attachera aux pivots du système : les commissaires de police. Qui étaient-ils, comment se déroulaient les carrières, qu’attendaient d’eux leurs supérieurs ?

Notons, d’un mot, que l’historiographie française ne s’est guère penchée sur la police du XIXe siècle ; quelques études ont bien abordé la question, mais l’essentiel de la production centre encore son propos sur la Belle Epoque, ainsi que les thèses déjà citées de Marie Vogel et Jean-Marc Berlière le prouvent 633 .

Notes
633.

Claire BORJON, La police de l’agglomération lyonnaise, 1800-1908, Mémoire de DEA dirigé par M. Olivier Faure, Lyon, Université Lumière Lyon 2, 1993, 181 f°. Florent PRIEUR, La violence politique à Lyon sous le Second Empire. Arrestations, violences et combat politique, Mémoire de maîtrise dirigé par M. Robert Estier, Lyon, Université Lumière Lyon 2, 2001, 2 vols., 477 f° et Florent PRIEUR, Le maintien de l’ordre à Lyon au XIX e siècle (1800-1890), Mémoire de DEA dirigé par M. Olivier Faron, Lyon, Université Lumière Lyon 2, 2002, 316 f°. On se reportera également à une étude déjà citée présentant les grandes lignes de la police parisienne nocturne dont l’organisation diffère peu de l’exemple lyonnais (jusque dans ses dysfonctionnement – cf. infra). Cf. Simone DELATTRE, Les douze…, op. cit., pp. 261-324. Les deux thèses citées et consacrées à la police républicaine sont déjà relativement anciennes – et il est à regretter qu’il n’y ait pas davantage de chercheurs qui s’engagent dans cette voie.