2 - Du Second Empire à la Troisième République : un aboutissement ?

Contrairement à une idée fort répandue, le Second Empire ne marqua pas une coupure fondamentale au niveau de la conception policière du pouvoir, mais fut plutôt le fruit d’une lente mutation. Le régime impérial continua de rechercher la meilleure organisation possible à partir de ce qui avait déjà été entrepris auparavant : ‘«’ ‘ […] avant de changer ce qui existe, il faut rechercher s’il n’y a pas quelques vices dans la disposition de ses parties, dans l’emploi de ses forces, car il n’est pas douteux qu’il faudra se borner à coordonner plus convenablement ces parties, à faire un meilleur usage de ces forces, si l’on peut obtenir avec les mêmes éléments les résultats que l’on attendrait d’un travail nouveau’ 682  ». Il est donc nécessaire de se départir d’une lecture politique trop traditionnelle des archives du Second Empire tendant à démontrer que du jour au lendemain le pouvoir prit conscience de l’urgence à prévenir la société des complots qui la menaçaient. C’est une analyse à courte vue qui empêche de saisir la continuité des pouvoirs et tout le background idéologique quant à la réflexion amorcée depuis plusieurs décennies sur le quadrillage de la société.

Notes
682.

AML, 1160 WP 7, Projet de réorganisation de la police lyonnaise, sa [Bergeret, commissaire spécial], sd [1851-52].