Des origines géographiques éclatées

La brièveté caractérisera l’analyse de l’origine géographique des commissaires. Deux points sont à retenir. Le premier, classique, indique que le cinquième (21,5%) des commissaires étaient nés dans le Rhône 718 – soit la proportion habituelle quelle que soit la population étudiée. Classiquement encore, nous constatons que plus les commissaires étaient « anciens » plus ils étaient natifs de leur département d’exercice. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, les commissaires ne se recrutaient pas prioritairement parmi les natifs. Le second point est surprenant : les départements limitrophes fournirent à peine plus si ce ne fut autant de commissaires que le reste de la France. Mis à part les 10% originaires de Paris et sa région, la plupart des départements sont représentés et aucune région ne se détache de l’ensemble. Surprenant mais logique puisque la population qui nous préoccupe possède une particularité fondamentale : ce sont des fonctionnaires donc des agents de l’Etat se déplaçant de poste en poste au gré des mutations. Ils ne sont pas Lyonnais ? Mais c’est la volonté du pouvoir central ‘«’ ‘ […] pour prévenir les effets de la trop grande influence de l’esprit de coterie et de localité, la connaissance du personnel d’une population s’acquérant d’ailleurs toujours assez promptement par l’homme qui possède bien la théorie de ses attributions […]’ ‘ 719 ’ ‘ ’» !

Notes
718.

Sur les 28 natifs du Rhône, 21 étaient Lyonnais, les sept autres provenant des trois faubourgs, des villages proches voire de Villefranche.

719.

ADR, 4 M 2, Rapport [du préfet ?] au ministre de l’Intérieur, 03/03/1828.