3 - Des hommes du pouvoir

Au XIXe siècle, il n’existait plus de charge et il n’y avait pas encore de concours pour devenir commissaire de police. Quand un poste était vacant ou créé, des candidats envoyaient à la préfecture un courrier – qu’on appellerait aujourd’hui lettre de motivation. Le préfet, après enquête, opérait un premier choix qu’il faisait parvenir, sous forme d’un rapport, au ministre de l’Intérieur – qui suivait, généralement, l’avis de son représentant local. Quant au recrutement des agents, il était certainement des plus aléatoires. Autant dire que leurs supérieurs les surveillaient de très près, à l’aide d’un système de notations qui comprenait à la fois des opinions personnelles cherchant à définir les personnalités et la mise en tableaux des activités répressives de chacun. Sous le Second Empire, le préfet, tous les trimestres puis tous les semestres, envoyait au ministre de l’Intérieur des notices sur les commissaires. En 1855, on lui demanda même de classer les commissaires en quatre classes, des plus mauvais aux meilleurs.