L’origine géographique et le domicile

Nous connaissons le lieu de naissance de seulement 170 individus appartenant à la seconde cohorte. 22% étaient nés dans le département du Rhône dont la plupart à Lyon. 16,5% étaient originaires des départements limitrophes. Pour le reste, les origines étaient éparses et pas seulement liées aux zones traditionnelles d’émigration (comme Paris, le Centre ou l’Alsace). Ces résultats sont conformes à la nouvelle donne de la deuxième moitié du siècle ; il y aurait fort à parier que, parmi les individus de la première cohorte, les natifs de Lyon, du Rhône et des départements limitrophes eussent été plus nombreux. Enfin, 1/5 des individus étaient nés à l’étranger – et 12% en Allemagne – ce qui s’explique, là encore, par la source. Plus que d’autres, les étrangers avaient besoin d’actes de notoriété pour pallier leur absence de l’état-civil.

Concernant le domicile, on ne s’étonnera guère de constater que 85,5% des personnes du premier échantillon étaient domiciliées à Lyon, soit sur la rive droite de la Saône soit sur la Presqu’île (entre Bellecour et le bas des pentes de La Croix Rousse). Les autres se disséminaient dans les faubourgs de la ville. Le domicile de ceux repérés en 1860-1870 s’inscrivait toujours dans l’espace correspondant au 8° arrondissement de justice de paix. Est-ce un biais ? Pas forcément dans le sens où, dès la seconde décennie de l’Empire, le dynamisme urbain eut tendance à se déplacer du centre vers les périphéries et, notamment, vers la rive gauche du Rhône.

Ainsi, le référent type pour lequel nous étudions son réseau de relations était-il un homme jeune (20-39 ans), ouvrier ou artisan, domicilié dans le cœur de la ville (Presqu’île puis rive gauche). Au-delà de ce portrait type, la valeur générale de l’échantillon prouve qu’on ne travaille pas sur un genre social particulier mais sur un double corpus plutôt représentatif de la population.