Pour traiter de l’agression, nous avons réutilisé la base de données recensant les actes judiciaires de divers commissariats de police des années 1830 aux années 1850 1078 . En ne retenant que les affaires de vols, déprédations, tapages, insultes et coups, nous nous retrouvions en possession de 595 affaires réparties comme suit :
Quartiers de police | Années | Nombre d’affaires |
Hôtel Dieu | 1833 | 58 |
Hôtel Dieu | 1834 | 64 |
Pierre Scize | 1835 | 66 |
Palais des Arts | 1843 | 65 |
Villeroy | 1844 | 58 |
Guillotière | 1845 | 46 |
Quartiers de police | Années | Nombre d’affaires |
Collège | 1853 | 60 |
Perrache | 1854 | 93 |
Palais des Arts | 1855 | 85 |
Les actes judiciaires fournissent le matériau le plus complet, procurant notamment d’intéressants détails concernant chacun des délits. Se plaçant en amont de la Cour d’assises, ils traitaient de délits qui n’étaient pas aussi graves que ceux présentés devant ce tribunal ; en ce sens, ils sont pour nous bien plus significatifs. En l’absence d’une série cohérente et fournie d’archives du tribunal de simple police, les actes judiciaires s’imposaient donc. Cependant, on ne doit pas masquer leurs limites – et en premier lieu le fait qu’il ne s’agit que de délits constatés par la police. Nous avons vu qu’agents et commissaires intervenaient sur le terrain bardés de leurs a priori ; on risque par conséquent de saisir davantage leur conception du délit que sa réalité. En second lieu, il apparut, au fil de l’analyse de la base, que les vols étaient surreprésentés par rapport aux atteintes contre les personnes, totalisant 412 affaires contre 183. A ces deux obstacles, rien de réellement insurmontable. Le premier peut être écarté facilement puisqu’il n’est nullement question ici de chercher à quantifier la réalité du crime ou du délit – ce qui, à défaut d’être intéressant, n’est pas même réalisable. Il est simplement nécessaire, dans l’optique qui est la nôtre, de posséder suffisamment d’affaires permettant de donner quelques indications au sujet de la délinquance populaire afin d’en saisir les principaux ressorts. Mais, objectera-t-on avec raison, si les affaires de vol sont suffisantes, celles concernant la violence verbale et physique paraissent trop peu nombreuses, notamment pour qui souhaite étudier la violence en profondeur. Effectivement, à analyser ce seul corpus, on se retrouve vite, en ce qui concerne certaines rubriques peu renseignées 1079 , à former des sous-ensembles composés de trop peu d’individus pour apporter du sens à l’étude. Pour pallier ce déficit, nous avons choisi de compléter ces résultats par ceux fournis par la base de données concernant le Tribunal correctionnel au début du XIXe siècle 1080 . 140 affaires de violence se sont ainsi ajoutées, complétant heureusement l’ensemble.
Cf. annexe n°1/x.
Encore avons-nous travaillé sur les registres les plus complets, d’autres étant inutilisables car trop lacunaires.
Cf. annexe n°1/xiv.