1 - Les agresseurs

Répartition par sexe

Des 754 individus considérés comme agresseurs, nous ne connaissons le sexe que de 597 d’entre eux :

Tableau n° 36 : Sexe des agresseurs selon le type de délit commis (597 cas) – 1833-1855
 
Hommes Femmes
Nombre % Nombre %
Voleurs 259 79,5 66 20,5
Violents 221 81,25 51 18,75
Total agresseurs 480 80,5 117 19,5

La forte représentation masculine peut paraître étonnante tant il semble certain que la femme était fréquemment mise en scène dans les mains-courantes des commissaires de police. S’agirait-il d’une construction propre à l’historien qui, dans sa volonté de retrouver la place des femmes dans la ville, tendrait à mieux se souvenir des archives les racontant, oubliant celles narrant des mésaventures masculines jugées banales ? Il est également possible de sentir ici une différence dans le traitement policier des sexes ; les agressions masculines auraient été plus visibles, plus violentes et plus graves, donc plus répréhensibles que celles perpétrées par des femmes. Reprenant une idée bien connue des historiens du XIXe siècle, nous pourrions avancer que le crêpage de chignons entre voisines n’intéressait guère l’autorité.

Concernant les voleurs et les violents, on ne note pas de franches différences, tant la présence masculine était forte : tout au plus, remarque-t-on que la part des femmes était un peu plus importante chez les voleuses – sans que cela soit très significatif. Au vu de ces chiffres, il n’y a aucune surprise à constater que 355 affaires (75,5%) n’avaient que des hommes comme agresseurs, 82 (17,5%) que des femmes tandis que 32 (7%) étaient de composition mixte (des époux le plus souvent). A ce propos, on notera que les agressions étaient plutôt le fait d’individus isolés (dans 486 affaires), voire de deux ou trois personnes (respectivement 71 et 18 affaires), rarement au-delà. Les groupements de plus de deux individus étaient globalement masculins, sur le modèle de la bande de voleurs plus ou moins organisée ou sur celui du compagnonnage.