Répartition par domicile

Des 451 adresses en notre possession, 27 ne correspondent ni à Lyon ni à un de ses trois faubourgs. Parmi ces 6% d’étrangers, beaucoup venaient d’assez loin car ils étaient moins nombreux que les agresseurs à être domiciliés dans les proches villages alentour. Aucun sans domicile n’est mentionné : étaient-ils trop peu intéressants à dévaliser ? Car à deux près, tous les étrangers furent victimes de vols. On pourrait faire la même remarque que pour les agresseurs : étant hors des réseaux lyonnais, ils ne pouvaient entrer qu’accidentellement dans les rouages du conflit. En revanche, ils faisaient de parfaits « pigeons » pour certains peu scrupuleux d’exploiter la naïveté d’autrui.

Ainsi que nous l’avions fait pour les agresseurs, nous pouvons savoir si les victimes furent agressées à proximité de leur domicile ou non, en comparant leur adresse au quartier du commissaire ayant rédigé l’acte judiciaire :

Tableau n° 42 : Comparaison du domicile des agressés et du lieu du délit (378 cas) – 1833-1855
 
Volés Violentés Total agressés
Nombre % Nombre % Nombre %
Même quartier 210 74,5 67 70 277 73,5
Autre quartier 72 25,5 29 30 101 26,5

Il est clair que l’agression avait lieu dans le quartier de la victime – ce qui est fort logique puisque les vols étaient plus nombreux que les actes de violence. Quand l’agression n’avait pas lieu au domicile de la victime, ce n’était jamais très loin. Dans le cas de vols, il s’agissait alors de vols à la tire ou de jardiniers venus des périphéries urbaines se faisant subtiliser leur récolte du jour. Même les violences se déroulaient dans un périmètre réduit ; au sujet des 30% de victimes violentées dans un autre quartier que le leur, les remarques concernant les agresseurs sont également valables. Peu de différences donc entre les deux types de délits, l’accent étant mis sur la proximité.