4 - Rapports agresseurs/agressés

Rapports de sexe et d’âge

D’après les actes judiciaires, il apparaît que les hommes s’en prenaient d’abord à d’autres hommes (73%), puis à des femmes (22%), rarement aux deux à la fois (5%). Pour les femmes, la hiérarchie était semblable mais les écarts moindres (respectivement 55%, 39,5% et 5,5%). La première cible restait donc l’homme, même chez les femmes ; de leur côté les hommes s’en prenaient aussi aux femmes plus d’une fois sur cinq, et plus volontiers par la violence que par le vol. Chez les femmes, la tendance s’inversait : la part des hommes était plus importante chez les volés que chez les violentés lorsque l’agresseur était une femme. Les résultats du Tribunal correctionnel ne démentent pas ces chiffres. Sur l’ensemble des affaires, 44,5% opposaient des hommes à d’autres hommes, 12% des femmes à des femmes. Hommes et femmes s’affrontaient dans 14% des conflits. Ainsi près de 30% des affaires mettaient en scène la mixité, que des groupes mixtes s’en prissent à des hommes (15%), des femmes (8%) ou à d’autres groupes mixtes (6,5%). Derrière l’importance des hommes dans les conflits, on doit souligner l’importance des agressions entre les sexes, via des groupes mixtes ou non.

L’étude des rapports entre l’âge des agresseurs et celui des agressés s’avère impossible dans le cadre des actes judiciaires puisque les données concernant les seconds sont généralement manquantes. On devra donc se contenter des résultats fournis par les fiches du Tribunal correctionnel. Nous avons opéré le même travail que pour les réseaux de relations, à savoir que nous avons quantifié le nombre de liens possibles entre les individus ou groupes d’individus s’opposant. 310 liens ont ainsi été exploités afin de comparer les âges. Comme précédemment, nous avons considéré comme étant du même âge les individus ayant au plus cinq ans d’écart.

Tableau n° 45 : Rapports d’âge des opposants (310 liens) – 1804-1809
  Nombre de liens %
Ecart [0-5ans] 123 39,5
Ecart ]5-10ans] 51 16,5
Ecart ]10-20ans] 91 29,5
Ecart >20ans 45 14,5

La violence entre personnes d’âge semblable dominait mais n’était pas forcément la règle, venant contredire nos a priori – d’autant que près de 30% des liens se situaient dans un écart compris entre dix et vingt ans. Les violences entre individus d’âges différents étaient donc une réalité : aux 56% de liens « unissant » ceux ayant au plus dix ans d’écart répondaient les 44% de ceux pour lesquels la différence d’âge devenait conséquente.