3 - Synthèse : les conflits conjugaux

‘«’ ‘ Je suis marié depuis 7 ans. Je n’avais presque pas connu mon mari avant de l’épouser. Deux mois après mon mariage, il a commencé à me brutaliser, me menaçait, j’étais craintive et je le redoutais et me forçais de l’appaiser [sic] par mon obéissance, ma conduite, mon travail’ ‘ 1272 ’ ‘ ’». Cette femme attendit sept années avant de se plaindre – et son cas n’était pas unique ; pourquoi ? Peut-on expliquer la fureur masculine ? Et pourquoi le voisinage n’apparaît pas dans cette histoire ? Ne savait-il pourtant pas tout sur tout le monde ? En réalité, le logement restait sacré et on ne s’invitait pas chez quelqu’un sans avoir été convié. Dans la rue, au café, dans les parties communes de l’immeuble, la parole était libre et chacun intervenait presque comme il l’entendait dans les affaires d’autrui. Mais cette liberté s’arrêtait au domicile privé ; ce qui se passait à l’intérieur du logement ne regardait pas les voisins. L’îlot d’intimité coincé entre quatre murs abritait les secrets domestiques ; dans son espace confiné s’affirmait la domination masculine qui, par ailleurs, souffrait des velléités de dépendance féminine.

Notes
1272.

Id., 01/07/1854.