Origine géographique

La répartition des individus selon leur origine géographique est classique.

Tableau n° 59 : Origine géographique des vagabonds (713 cas) – 1859-1863 :

	Nombre	%
Lyon	159	22,25
Rhône hors Lyon	51	7
Départements limitrophes	173	24,25
Autres départements	291	41
Etranger	39	5,5

Plus du cinquième étaient natifs de Lyon (22,25%) et près du tiers (31,25%) arrivaient directement du Rhône et des départements limitrophes. Ceux-ci se plaçaient, par leur naissance, dans le champ immédiat de l’influence lyonnaise, mais avec des nuances locales. L’Isère apportait le plus d’hommes à la grande ville (10,25%), plus encore que le Rhône lui-même (7%), la Loire (6%), et, loin derrière, la Saône-et-Loire (4,5%) et surtout l’Ain (3,5%). Seule la faible part des campagnes lyonnaises étonne  et on peut d’ores et déjà se demander si le vagabondage touchait moins ceux originaires du plat pays lyonnais qui pouvaient trouver, dans leur village natal, un refuge en cas de déconvenue en milieu urbain.

Hors de cette zone proche de Lyon, 41% des individus étaient originaires de l’ensemble des départements français. Il convient toutefois de faire une distinction entre ceux qui s’inscrivaient dans des migrations traditionnelles ayant Lyon pour but, et les autres. De fait, les premiers fournissaient les cohortes les plus importantes. Et tout d’abord les deux Savoies  43 unités , le centre de la France  dominé par les 21 personnes natives du Puy-de-Dôme , la Drôme et l’Ardèche  28 chacun , l’Alsace et le Jura  respectivement 17 et 10. Environ sept individus sur dix étaient ainsi originaires des zones classiques des migrations en direction de Lyon. Par conséquent, le hasard des origines diverses ne concernait plus qu’à peine le quart des individus ¹³¹⁵ . Enfin, les étrangers ne représentaient  mais est-ce réellement remarquable ?  que 5,5% des effectifs ¹³¹⁶ . Ils venaient avant tout des pays de longue date en rapport avec la cité rhodanienne : Italie principalement, mais aussi Suisse et Allemagne.