A - La dualité des rapports du peuple et de la police

En présentant l’évolution des forces de l’ordre au XIXe siècle, nous avons insisté sur le fait que le quadrillage ne pouvait fonctionner que si des hommes de terrain veillaient à sa bonne application. Après avoir décrit le système d’autorégulation populaire, nous avons ensuite montré combien il était en décalage avec le projet de société porté par le pouvoir. Si des individus agissaient de telle manière et que d’autres avaient pour rôle de les surveiller et, au besoin, de les empêcher d’agir ainsi, on comprend que la cohabitation quotidienne ne devait pas être facile. De fait, la population ne cessait de se plaindre des policiers – qui, pourtant, ne faisaient que répondre aux exigences de leurs supérieurs. L’opposition était le plus souvent franche et frontale : les habitants ne supportaient pas l’ingérence policière. Pour autant, ce n’est pas par fantaisie que nous avons intitulé ce chapitre « dualité des rapports ». Effectivement, les Lyonnais rejetaient plus volontiers les agents, hommes de répression, que les commissaires de police, hommes de dialogue.