2 - L’expression d’une communauté nationale

Quand il n’était pas soldat, l’étranger était rarement le proche migrant en provenance du Beaujolais, du Dauphiné ou des Dombes. Il était en réalité rarement Français, mais souvent Savoyard, Italien ou Allemand. Entre les uns et les autres, l’insulte raciste montait facilement aux lèvres, à la moindre tension. Un Savoyard qui avait frappé un marchand de charbons, conscient qu’un témoin brisait sa défense, s’écria : « Canaille, brigand de Français, en voilà de drôles de lois 1652  ». L’insulte visant l’origine n’était peut-être qu’une arme supplémentaire de la violence verbale, elle n’en dénotait pas moins toute l’importance de la question nationale – l’identité nationale venant redoubler l’identité locale.

Notes
1652.

AML, I3 28, Procès-verbal du commissaire de police de Perrache, 23/07/1854.