14 - Exposition AML :

MAIRIE DE LYON.

HABITANS de la Ville de Lyon,

LE ROI est rendu à la France. Médiateur respecté et bienfaisant, lui seul peut désarmer les Souverains de l’Europe, réunis pour venger une funeste infraction au traité de Paris ; lui seul peut nous faire encore une fois jouir de cette paix dont nous commencions à sentir les douceurs, et dont une désastreuse entreprise nous a privés depuis quatre mois.

Lyonnais, la volonté du ROI me rend l’exercice des fonctions paternelles qu’il avait confiées à mon zèle. Heureux d’avoir pu, dans des jours non moins critiques, vous donner quelques preuves de mon dévouement, j’ai accepté, sans hésiter, la tâche qui m’est imposée. Rétablir le calme dans votre Cité, y ramener l’ordre et l’union ; voilà mes premières, mes plus importantes occupations. Je consacrerai tous mes soins, j’emploîrai tous mes efforts pour atteindre ce but, et je me plais à trouver en vous-mêmes l’assurance d’y parvenir.

Habitans de cette intéressante Cité, le cœur généreux de SA MAJESTE vous est ouvert. Vous savez quelle est sa clémence ; sa bonté vous est connue. Soyez certains que le premier, que le plus doux de mes devoirs, a été et sera toujours de me conformer fidellement à ses intentions bienfaisantes.

Il ne dépend donc que de vous seuls, que mes vœux les plus chers soient accomplis. Ralliez-vous sincèrement autour de vos Magistrats, écoutez leur voix fidelle ; ils vous parlent de vos véritables intérêts.

Quelle qu’ait été, quelle que soit encore l’opinion de quelques-uns d’entre vous, confondons nos sentimens, n’ayons qu’un même désir, un seul but : la prospérité commune, le salut de tous.

Les évènemens de la guerre (triste fruit d’une trame odieuse qui a jeté l’alarme dans toute l’Europe) ont ramenées les armées étrangères jusque dans vos murs, et au sein même de la Capitale. Quoiqu’elles n’y viennent point en ennemies, vous aurez à supporter de nouvelles charges qui vous coûteront de nouveau sacrifices. Vous les ferez avec résignation, ce seront les derniers.

Vous éviterez avec soin tout ce qui pourrait exciter la moindre discorde, occasionner la moindre mésintelligence entre vous et les troupes alliées.

Tout citoyen paisible sera efficacement protégé. Tout perturbateur du repos public sera promptement et sévèrement puni.

Garde Nationale, qui avez pour premier Chef l’Auguste frère de notre ROI, et pour premier devoir le soin de veiller avec nous pour l’ordre et la tranquillité de cette Ville ; redoublez de zèle et d’ardeur, achevez l’ouvrage que vous avez si bien commencé ; servez un ROI sage et éclairé, qui veut et qui peut seul faire notre bonheur ; restez toujours fidelles à votre institution, au drapeau de vos ancêtres. Votre gloire l’exige aussi bien que l’intérêt de la Patrie. Nous ne devons plus avoir qu’un but, l’honneur et le salut de la France, plus qu’un cri de ralliement :

VIVE LE ROI !

Lyon, le 16 Juillet 1815.

Le Maire de la Ville de Lyon,

LE COMTE DE FARGUE.