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LE CONSEILLER D’ETAT, PREFET,

AUX HABITANS DU DEPT DU RHONE.

Le Prince qui naguères a reçu le tribut unanime de vos hommages va de nouveau traverser notre département. Le pacificateur de l’Espagne a voulu vivifier de ses regards cette armée de braves dont il ne peut cette fois conduire les bras et partager les périls, mais dont il a voulu connaître et assurer les besoins avec la prévoyance d’un chef et la sollicitude d’un père.

Que l’injure faite à notre pavillon soit vengée ! Nous ne verrons plus notre commerce impunément insulté par des pirates, et nous ne serons plus réduits à aller racheter, à prix d’or, nos compatriotes chargés de fers chez ces barbares. Forcés d’abréger son séjour au milieu de nous, MONSIEUR LE DAUPHIN paraît vouloir de préférence visiter les Etablissemens consacrés au soulagement de l’humanité souffrante : il est le bienfaiteur auguste de nos hospices, le créateur de la société formée pour l’amélioration des prisons ; sa vie laborieuse, simple et sévère est toute consacrée au bien public.

Lyonnais ! quand le Midi retentit encore des acclamations qui ont accueilli avec un si unanime enthousiasme la présence de notre Prince, vous rivaliserez de zèle et d’ardeur, pour lui montrer que la France fidèle est partout où ses regards se portent sur la foule empressée autour de lui, et qu’on la retrouve surtout dans cette grande Cité qui doit au retour de ses Princes légitimes une nouvelle ère de prospérité, de grandeur et de sécurité.

VIVE LE ROI ! VIVE MONSIEUR LE DAUPHIN !

[09/05/1830]