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PREFECTURE DU RHONE.

PROCLAMATION.

Citoyens !

Paris a été épouvanté par un horrible attentat ! La Providence a préservé les jours du Roi et ceux des Princes !

Citoyens, ces hommes qui, depuis cinq ans, ont été les artisans de toutes nos agitations civiles ; ces hommes qui avaient choisi naguère cette Cité pour le théâtre de leurs tentatives désespérées, qui poussaient les insensés à la révolte dont eux seuls devaient recueillir les déplorables fruits ; ces hommes qui ne reconnaissent d’autres lois que leur instinct d’anarchie et de destruction ! voilà les coupables !

Ils n’inventent pas même le crime, ils copient la machine infernale, comme ils copieraient les saturnales sanglantes de 93 : voilà les coupables ! Il est temps qu’une éclatante réprobation les flétrisse ; ils n’ont pas le cœur Français ! Il est temps aussi que le glaive de la loi les atteigne : la Patrie veut être rassurée ; la justice doit être satisfaite !

Citoyens, au milieu des douloureuses impressions que fait naître cet affreux événement, l’Autorité veille : elle prend l’engagement de porter à votre connaissance les détails qu’elle attend elle-même avec confiance.

Dieu protège la France ! Vive le Roi Louis-Philippe ! Vive la Famille royale !

Le Préfet du Rhône,

J.C. RIVET.

DEPECHE TELEGRAPHIQUE DE PARIS ,

Du 28 Juillet 1835, à deux heures après-midi.

LE MINISTRE DE L’INTERIEUR,

A MM. les Préfets et Sous-Préfets.

Un crime horrible a été tenté ce matin pendant la Revue. Le Roi n’a pas été atteint, quoique son cheval ait été blessé. Aucun des Princes n’a été blessé.

Le Maréchal Mortier a été tué, et plusieurs Généraux, Aides-de-Camp et Gardes nationaux ont été blessés ou tués.

Ce crime a été commis au moyen d’une Machine infernale, placée derrière une fenêtre.

La population toute entière s’est précipitée sur les pas du Roi, et l’a accompagné avec acclamations jusqu’à la Chancellerie.

Paris est calme et indigné.

Lyon, 29 juillet 1835, 6 heures ½ du matin.