C’est une période relativement courte mais très importante dans l’histoire de la bibliographie. La production du répertoire y augmente et on y relève même des tentatives de création de bibliographies nationales liées à une volonté politique nationale mise en place par la Révolution française.

La Révolution française confisqua les biens des corporations universitaires, des congrégations religieuses et des nobles émigrés et se retrouva soudainement devant des millions de livres, de manuscrits et autres. En 1791, elle donna des instructions pour la confection des catalogues de chaque bibliothèque ecclésiastique afin de constituer un catalogue collectif national nommé Bibliographie universelle de la France. Pour y arriverle comité d’instruction publique de la Convention nomma en octobre 1792, Urbain Domergue comme chef de la bibliographie qui dirigera, plus tard en 1794, le Bureau Bibliographique de Paris. Le projet a malheureusement échoué et ce pour plusieurs raisons dont principalement «  l’inertie des districts et l’incapacité des bibliographes » ²³ . Ainsi, la bibliographie générale qui devait être achevée en quelque mois, prenait un retard de cinq ans ce qui a poussé le Comité d’instruction publique à la dissolution de bureau bibliographique en 1796 engendrant ainsi la fin de la Bibliographie universelle de la France. Les règles et les méthodes d’élaboration de la bibliographie proposées par l’instruction ne furent pas appliquées. Ces méthodes n’étaient, en effet, appliquées qu’exceptionnellement par les bibliothécaires de l’époque.