Conclusion

Les études en économie de l’information se sont développées à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. Le point de départ fut la prise de conscience des économistes d’une réalité économique refoulant l’illusion d’une information parfaite. Ils indiquent que l’information qui circule sur un marché d’échanges est partielle et son obtention est coûteuse. L’information joue un rôle important dans le développement des systèmes économiques. Pour les néoclassiques, l’information sert à réduire l’incertitude. Elle est utile à la décision ainsi qu’à l’innovation et à l’invention. Ainsi, la production des décisions et des connaissances utiles est limitée à certains départements au sein de l’entreprise. Cependant, les études récentes dans le domaine de l’économie indiquent que la production de la connaissance est l’affaire du tout le personnel et que l’avantage compétitif d’une firme se mesure par sa capacité à valoriser son capital de connaissance.

L’essor des phénomènes empiriques liés à la production, la gestion et à l’utilisation des connaissances dans les entreprises pousse les acteurs des bases de données bibliographiques, entre autres fournisseurs des biens informationnels, à réfléchir sur l’évolution de leurs offres pour répondre aux nouvelles exigences des entreprises.

Ainsi, la place grandissante que prend le phénomène « connaissance » dans la croissance économique serait-il un moteur du développement d’une nouvelle discipline scientifique : « économie de la connaissance » ! Si oui, quels seront les points de rupture et/ou de continuité théoriques et empiriques avec l’économie de l’information  ou celle de l’économie savoir ?

En tout cas, le problème de l’économie de l’information est celui de la spécificité de l’information comme objet d’échange économique. L’information est inappropriable et indivisible du point de vue de son utilisation. Ceci attribue à l’information, selon les théories économiques classiques, le caractère d’un « bien collectif ». Bien que certains économistes s’accordent à dire que la question de savoir si l’information est un bien public ou privé n’est pas pertinente, le débat sur cette question n’est pas tout à fait clos. Il redevient d’actualité avec l’amplification du phénomène de « brevetabilité » des logiciels et de « brevetabilité » des banques de séquençage des gènes. D’autres phénomènes participent aussi à l’intensification du débat notamment les avancées récentes des dispositifs de diffusion gratuite des données publiques dans le cadre des politiques menées pour le développement des « sociétés de l’information ». Ce qui pose la question de savoir quel rôle jouent les politiques publiques en matière d’information dans le développement des marchés informationnels.

La particularité de l’information en tant que bien économique conduit à des spécificités économiques et stratégiques de l’industrie de l’information. L’information pose un problème quant à sa quantification. Ce qui conduit à des problèmes de délimitation et de segmentation des secteurs d’activités informationnels.

De même, la structure particulière du coût du produit informationnel pose le problème de la fixation du prix. Les spécialistes de l’économie de l’information s’accordent à dire que c’est la valeur d’usage de l’information qui est à la base de la détermination de son prix.

Ainsi, les stratégies adoptées par les entreprises afin de maximiser la valeur d’usage des produits informationnels, déterminent leur succès sur le marché. La segmentation du marché, le marketing ciblé, la création d’alliances et de partenariats et le développement des standards de compatibilité sont des stratégies destinées à maximiser les profits des acteurs des marchés de l’information. Ces stratégies prennent plus d’importance avec l’essor du réseau Internet. Dans ce que suit, nous allons montrer les effets du développement des technologies et des réseaux d’information numériques sur la structure du marché et sur les stratégies adoptées par ses acteurs.