2- La phase de croissance (1975-1985)

Dès la fin des années 60 et grâce à l’utilisation de l’informatique dans la production de l’information secondaire, plus de 50 bases de données ont été produites sur des bandes magnétiques 60 . La commercialisation des bases de données commence au début des années soixante-dix avec l’offre en ligne de ces bases de données.

Le nombre des bases de données électroniques ne cesse de croître pendant la décennie 75-85. Selon Martha Williams (1993), le nombre des bases produites en 1975 atteignit le chiffre 301. En 1985 le nombre fut multiplié par 10 pour englober 3010 bases. (voir tableau 3)

Tableau (3) la croissance du marché des bases de données bibliographiques (1975-1985)
année N. de vendeurs N. de producteur N. de bases N. de notices en millions N.de recherches en millions
1975 105 200 301 52 100
1985 614 1210 3010 1680 1500

Le nombre des bases indiqué dans le tableau (3) comprend tous les types de bases. En effet, Il est difficile de préciser le nombre de bases de données bibliographiques. La majorité des statistiques publiées sur la première période de l’industrie de l’information électronique présente des chiffres sur la totalité du volume d’échange des bases de données, sans distinction entre bases bibliographiques, texte intégral, numérique, brevet, etc.

La production des bases de données durant les années 60 était complètement assurée par des organismes publics tels que la National Aeronautics and Space Administration (NASA) et l’Atomatic Energy Commission. Dans les années 70, des acteurs privés commencent à s’y investir. Selon les statistiques de M. Williams, le pourcentage de producteurs publics était de l’ordre de 56% en 1977 contre 22% de producteurs privés et 22% d’institutions à but non lucratif (les associations professionnelles).

Tableau (4) type de production :public/privé
Statut du producteur 1977 (%) 1985 (%)
Gouvernemental 56 21
Commercial 22 57
Sans but lucratif 22 11
Mixte   11
Total 100% 100%

Le producteur, créateur de la banque de données bibliographiques, a une double activité : une activité documentaire qui le conduit à collecter, sélectionner, identifier les documents primaires et les analyser en vue de leur mémorisation et de leur diffusion, et une activité informatique qui se traduit par l’utilisation de l’ordinateur dans le traitement de l’information et la préparation des bands magnétiques pour le serveur. En effet, la plupart des producteurs de bases de données bibliographiques dans les années 70 ne vendaient pas directement leurs bases. Ils signaient un contrat avec les vendeurs (serveurs en ligne) pour la licence de leurs bases de données.

Le serveur est, donc, l’organisme doté d’une infrastructure informatique qui lui permet de mettre à la disposition de l’utilisateur à distance plusieurs fichiers provenant de différents producteurs. Son activité est à la fois technique et commerciale. La première consiste à charger, à stocker et à gérer sur ordinateur les fonds documentaires et à faire fonctionner l’ordinateur et le logiciel d’interrogation. Cette activité l’oblige à entrer en contact avec les transporteurs (opérateurs de télécommunications). Quant à la seconde, elle se fait auprès des utilisateurs pour qui le serveur doit assurer des assistances, des formations, des services après-vente et préciser les conditions de facturation des interrogations, des références imprimées hors ou en ligne.

Le nombre de serveurs des bases de données bibliographiques a augmenté également pour doubler entre 1975-1985, voir tableau (3). Mais, les serveurs les plus connus pendant la décennie 70 ne sont pas nombreux. Pour l’offre des bases de données bibliographiques, on peut citer : Dialog , European Space Agency-Information Retrival Services (ESA-IRS), BRS, SDC-Orbit. Data Ressources Inc et ADP Data Services sont deux serveurs de bases de données numériques dans le domaine économique et financier. Mead Data Central’s LEXIS et West Publishing Company’s Westlaw sont deux serveurs de bases de données en texte intégral dans le domaine du droit.

Par ailleurs, le facteur qui exprime le mieux le succès de l’industrie de l’information en ligne est le volume d’utilisation et de revenus réalisés durant cette période, comme le démontre le tableau (5).

Tableau (5) volume de croissance de l’industrie de l’information électronique (1978-1985) .
Année Revenus en
$ millions
Temps de connexion/ heures
en millions
N. de recherches
en millions
Coût/recherche
en $
1978 40 780 2.70 14.80
1979 50 850 4.00 12.50
1980 80 900 5.00 12.50
1981 100 1000 6.00 16.60
1982 125 1236 7.50 16.60
1983 173 1579 12.00 14.42
1984 223 1964 13.00 17.00
1985 365 2251 16.80 21.70
Notes
60.

Lynne Neufeld ; Martha Cornog, Databases history: Rom dinosaurs to compact discs”, in : Journal of American Society for information Science, vol 37 n° 4, 1986, PP183-190.

61.

Martha Williams, Gale Directory of databases: On line Databases, Farmington Hills : Gale’s Computer Readable Databases, 1993, p11.

62.

Idem., p12

63.

Joseph Bremner, Guide to Database Distribution, Philadelphia : NFAIS, 1993.