3.2- Les politiques de soutien de l’industrie de l’information durant la phase de maturité

Le débat sur le rôle et les limites du secteur public dans la collecte et la diffusion de l’information s’intensifie aux Etats-Unis dans les années 80. En effet, l’Office of Management and Budget (OMB) a souligné la nécessité d’une rationalisation des dépenses gouvernementales en matière de gestion de l’information publique. Le budget de l’informatisation des agences fédérales entre 1982 -1987 est passé de 9,1 milliards de dollars à 16,1 milliards de dollars. Les rapports publiés sur la question, dont le plus important est la circulaire A-130, ont opté pour la tarification des ressources d’information gouvernementale. Toutefois, le gouvernement, selon la même circulaire, «  doit compter sur le secteur privé pour la dissémination de l’information et ne pas concurrencer de manière déloyale le secteur privé de l’industrie de l’information  78 ». La circulaire répond aux exigences de l’Information Industry Association (IIA) de limiter le rôle du secteur public sur le marché de l’information.

En France, on assiste, durant cette décennie, à la fin du soutien politique de l’IST avec la suppression de la MIDIST en 1985 et l’émergence de nouvelles préoccupations montrées dans le rapport Miquel qui attira l’attention sur les bibliothèques universitaires et le rapport Mayer sur l’information et la compétitivité des entreprises. Le terme « IST » glisse, donc, vers le concept « information spécialisée » associée à l’information utile aux entreprises 79 .

En Europe, la commission européenne a mis en place différents plans de financement pour le développement d’un marché de banques de données compétitif avec le marché américain, le plan triennal (81-83), le plan quinquennal (1984-1988). Le soutien des réseaux de recherche continue mais avec la perspective de servir le marché et l’industrie traditionnels.

D’après Chartron (2001), «  malgré une volonté politique forte, le marché européen a du mal à trouver ses marques  ». Ceci est dû à des barrières techniques, économiques, institutionnelles et réglementaires. La commission décide donc de mettre en place un plan d’action déclenchant une série de programmes (Impact I, 1989-1990) en vue de lever les barrières existantes.

Notes
78.

Idem, p 41

Idem, p 43

79.