Conclusion de la première partie

La croissance exponentielle de l’information pose des défis d’organisation et d’accès à la connaissance disponible. Les réflexions menées, actuellement, au sein de la communauté de recherche internationale autour de ces questions ne sont pas complètement nouvelles. Elles s’inscrivent dans une lignée de réflexions menées autour du livre et des documents à travers des siècles. L’histoire de la bibliographie en témoigne. Cette dernière se propose comme une activité ayant pour objectif de repérer, d’évaluer, de décrire et d’analyser la masse d’information disponible.

La bibliographie a connu depuis 1633, date de première apparition du terme, une évolution successive de ses pratiques qui s’est toujours inscrite dans une évolution, plus générale, des pratiques de communication des sciences. La fondation de l’Office International de Bibliographie par Paul Otlet et Henri Lafontaine en 1902, en fut l’exemple. Ce dernier fut la première instance internationale s’intéressant à la problématique de normalisation des pratiques liées à la communication des résultats de science.

De même, le souci des pays occidentaux de faire avancer la roue de la science à des fins politiques influence directement la bibliographie. Il est le moteur de l’utilisation dès la fin des années cinquante, des technologies de l’information et de la communication pour l’élaboration des bibliographies spécialisées. C’est aussi le moteur de la création dès la fin des années soixante du marché de l’information électronique

La prise de conscience du rôle que joue l’industrie de l’information électronique dans le système économique des pays industrialisés amène aux développements de la discipline scientifique : économie de l’information. Pour les néoclassiques, l’information sert à réduire l’incertitude. Elle est utile à la décision ainsi qu’à l’innovation et à l’invention.

Mais, le problème de l’économie de l’information réside dans la spécificité de l’information comme objet d’échange économique. L’information est un bien inappropriable et indivisible de point de vue de son utilisation. Ceci attribue à l’information, selon les théories économiques classiques, le caractère d’un « bien collectif ». Bien que certains économistes s’accordent à dire que la question de savoir si l’information est un bien public ou privé n’est pas pertinente, le débat sur cette question n’est pas tout à fait clos. Pour le marché des BBDs bibliographiques, les avancées récentes des dispositifs de diffusion gratuite des données publiques dans le cadre des politiques menées pour le développement des sociétés de l’information participe à la l’agitation du débat. Les acteurs privés du marché s’interrogent sur le rôle de l’Etat sur le marché d’offres informationnelles.

L’essor du réseau Internet a poussé à la multiplication des diffusions directes et gratuites des bases de données bibliographiques par les organismes publics. Ceci a conduit, entre autres, à la déstabilisation du marché de l’information bibliographique à la fin des années 90.

En effet, Internet est l’un des paramètres qui ont influencé le marché des bases de données bibliographiques. Une analyse basée sur le concept du cycle de vie montre que les moteurs principaux de la naissance et de l’évolution du marché de l’information électronique résident dans l’essor des politiques publiques en matière de l’IST dans les pays industrialisés ainsi que dans le développement des technologies de l’information et de la communication. Ces éléments conditionnent l’évolution du cycle de vie du marché de l’information bibliographique qu’on pourraitdécouper en quatre phases :

Nous allons analyser dans la deuxième partie les stratégies d’offres des producteurs et des distributeurs des bases de données bibliographiques afin de découvrir les réponses apportées pour éviter l’entrée en déclin du marché.