3.3- La multiplication des partenariats avec les éditeurs pour la diffusion et l’établissement des liens aux articles scientifiques en ligne

La référence bibliographique est un outil bien structuré qui permet de mieux accéder au document primaire. Cet outil devient encore plus important dans le contexte d’offre des journaux électroniques en ligne.

‘“Bibliographic information is a way to get links to full text in an age when there are many publications. ” 150 . ’

La référence bibliographique joue un rôle important dans le mécanisme des liens au texte intégral en ligne. Tous les producteurs de bases de données bibliographiques présentés, offrent des liens de la référence bibliographique dans leurs bases de données au texte intégral des articles diffusés par les différents services d’offre des journaux électroniques en ligne.

Les producteurs de bases de données bibliographiques n’offrent pas le même niveau de services de liens. Certains se limitent à offrir leurs bases de données bibliographiques sur la plate forme d’autres distributeurs du contenu numérique. C’est le cas d’INSPEC, BIOSIS, INIST, CSA. Ces derniers signent des accords de partenariat avec les différents distributeurs qui se chargent eux-mêmes de mettre en place les outils technologiques nécessaires au bon fonctionnement de l’offre de liens.

Par contre, certains producteurs offrent des services de liens au texte intégral ou à d’autres références bibliographiques relatives, plus élaborés. Ils proposent sur leurs plates-formes de services, des bases données bibliographiques avec un ou plusieurs outils technologiques de liens intégrés dans la base. C’est le cas d’ISI qui offre Reference Links, Time Cited links et de Related Records@links , CAS qui offre Chemport Connection, Chemport Reference Linking service et enfin de la NLM qui offre PubMed OutLink.

Cependant, il existe des acteurs qui offrent des services d’hyperliens qui ne sont pas des producteurs de bases de données bibliographiques. C’est le cas de CrossRef, une société à but non lucratif, créée en 1999, suite à une collaboration entre plusieurs éditeurs des journaux scientifiques en ligne. L’objectif de CrossRef est de permettre les liens entre les différents articles publiés par les différents éditeurs membres. La technique de lien employée consiste à attribuer à l’URL de chaque article, un DOI (Digital Object Identifier). Ce dernier est associé aux métadonnées créées par l’éditeur pour chaque article à diffuser en ligne. Les éditeurs apprécient le système de liens de CrossRef. Car il n’exige pas un hébergement central des journaux. Il lie les articles diffusés sur les différents sites par le DOI. Ce mécanisme permet une grande autonomie de chaque éditeur. La base de données de CrossRef compte en septembre 2002, 5 millions d’articles publiés dans 6400 revues en ligne et proposés par 153 éditeurs participants. 151

La création de CrossRef a provoqué des inquiétudes chez certains producteurs de bases de données bibliographiques. Leur angoisse ne vient pas du fait que CrossRef pourrait remplacer leur offre de liens. CrossRef est un nouveau entrant au marché des bases de données bibliographiques. Elle pourrait substituer l’offre traditionnelle des bases de données bibliographiques. C’est une crainte exprimée par certains producteurs :

‘« We are a member at CrossRef, but I do think it dangerous. It is dangerous for bibliographic providers because CrossRef said that they will start putting patent information in, starting putting grey literature information in and asking editors to provide abstracts, if they do so then they have information of Scientific World” 152

D’autres producteurs minimisent le risque. Ils s’opposent à l’idée que l’offre des éditeurs d’information bibliographique via CrossRef, pourrait faire l’objet de bases de données bibliographiques commercialisées :

‘“Though there is certainly the potential for the resulting data to be used for searching, this has not been the expressed intent of publishers producing it. In fact, most of the CrossRef’s participating publishers objects to any indication that the data there were submitting would be marketed in data base form. » 153

Toutefois, même si CrossRef commercialise les données bibliographiques, il ne remplacerait pas l’offre des bases de données bibliographiques traditionnelles distinguée par la qualité de l’indexation humaine :

‘« Publishers could always create bibliographic records, CrossRef just makes it easier and more standard. It does not solve the problems of good indexing/ abstracting, maintenance of thesauri, etc. so doesn’t replace the key functions of bibliographic databases publishers. » 154
Notes
150.

Entretien réalisé avec MOT, le 23 février 2001.Traduction : «A notre époque où il y a un nombre important de publications, l’information bibliographique constitue un moyen pour lier entre les textes intégraux de ces publications.

151.

Franklin Jack. “Open Acess to Scientific and Technical Ingormation : The state of the art”. Rapport publié dans le cadre de la conférence : Open Acess to Scientific and Technical Ingormation : The state of the art and future trends, paris : Carré des sciences- Ministère d la Recherche, 23-24 janvier 2003.

152.

Entretien effectué avec ESC, le 23 mars 2001. Traduction : « Nous sommes membres de CrosssRef mais je pense que cette société est vraiment dangereuse. Elle l’est pour les producteurs des bases de données bibliographiques parce qu’elle annonce son intention de lier aux bases de données brevets et à la littérature grise. Elle a demandé aux éditeurs de fournir, aussi, les résumés de leurs articles. Si elle y arrive, la société donnera accès aux informations scientifiques du monde entier. » 

153.

Entretien effectué avec NDK, le 15 mars 2001. Traduction : « Malgré le potentiel des données bibliographiques fournies par les éditeurs pour la recherche d’information, ces derniers n’ont pas l’intention d’offrir de tels services. En effet, la plupart des éditeurs participant à CrossRef s’opposent à toute idée indiquant la commercialisation de données bibliographiques fournies à CrossRef sous forme d’une base de données ».

154.

Entretien effectué avec MOT, le 23/février 2002.Traduction « Les éditeurs peuvent toujours créer des notices bibliographiques. CrossRef n’a fait que faciliter et standardiser la tâche. Mais, ça ne résolue pas le problème de la bonne qualité d’indexation, des résumés et le développement des thésaurus. Donc, ça ne remplace pas les fonctions initiales des producteurs des bases de données bibliographiques. »