2- La réorganisation de l’offre du marché des bases de données bibliographiques : analyse de la chaîne de la valeur :

Les activités de production et de distribution des bases de données bibliographiques se sont organisées historiquement autour des pôles suivants :

Tableau (23) activités du marché des bases de données bibliographiques
Activités Acteurs
Activité documentaire (sélection et analyse des documents primaires Producteurs : public et privés
sociétés savantes,
Infrastructure matérielle (hébergement, et connexion ) Distributeurs des bases de données bibliographiques (toutes origines)
Infrastructure logicielle (traitement de données, logiciel d’interrogation, gestion des bases de données, interface spécialisée Producteurs, distributeurs, sociétés informatiques tels que Jouve, Dataware, Van Dijk
Services aux bibliothèques (formation, mise à jour, installation des logiciels propriétaires),
Services aux éditeurs scientifiques
Producteurs, distributeurs
Producteur s (indexation des articles scientifiques )

L’étude des stratégies d’acteurs des bases de données bibliographiques (chapitre 3 et 4) montre de nouvelles orientations d’offre, fortement liées aux contenus numériques. En effet, les acteurs du marché des bases de données bibliographiques emploient des stratégies qui consistent en l’offre d’une plate-forme technique via laquelle l’utilisateur accède à un contenu riche (bases de données texte intégral, bases de données bibliographiques, bases de données factuelles, bases de structures chimiques, revues électroniques) et à un ensemble de services destinés à plusieurs communautés

Dans cette perspective, les activités des acteurs des bases de données bibliographiques ne sont plus limitées à la production et la diffusion électronique de bases de données bibliographiques mais, à une offre de plusieurs sources spécialisées intégrant des services et des outils technologiques.

L’objectif stratégique de la majorité des acteurs du contenu numérique se concentre autour d’une offre de portail proposant des sources d’information diversifiées liées entres elles. Le but est de proposer aux utilisateurs un contenu fédéré. Selon Ghislaine Charton (2002), l’une des caractéristiques dominantes de l’offre numérique est de «  construire un espace de connaissances sans barrières et le plus complet possible….. L’objectif est de relier les catalogues, les banques de références aux documents primaires, continuer la lecture de référence en visualisation des articles cités en référence, connaître les articles qui citent certaines publications, relier les banques de données factuelles aux publications, offrir parallèlement les outils de traitement, …» . 252

L’offre de portail est intéressante non seulement pour l’utilisateur final mais aussi pour les éditeurs des contenus qui ne peuvent investir dans une telle offre. Pour ces derniers, la possibilité d’intégrer leur contenu dans un service plus lisible valorise leurs fonds. L’offre du portail intègre largement la notion de services. L’ensemble des intermédiaires dont les acteurs des bases de données bibliographiques veut se positionner sur ce marché. Certains proposent mêmes une offre sous le nom de portail (ISI, INIST, CSA). Quelles sont les activités constituant la chaîne de la valeur du portail d’information et quelles sont les activités entreprises par les acteurs des BBD bibliographiques sur cette chaîne ?

En se basant sur l’analyse du secteur de l’édition scientifique numérique faite par Ghislaine Charton (2002), nous proposons l’organisation de la chaîne de la valeur du portail autour des activités suivantes :

Nous retrouvons une similarité entre la chaîne de la valeur du portail d’information et celle structurant les activités traditionnelles du marché des BDDs bibliographique (citée plus haut). Ceci est dû au fait que, d’une façon générale, les activités d’offre en ligne des services d’information nécessitent l’utilisation d’une infrastructure logicielle, une infrastructure réseau ainsi que le développement d’un éventail de services.

Notes
252.

Ghislaine Chartron, Les chercheurs et la documentation numérique. 2002. P40.

253.

Idem., P71.

254.

Idem., P71.