Conclusion

L’offre du marché des BDD bibliographiques s’est, historiquement, constituée autour de la production et de la commercialisation des bases de données bibliographiques. La production de celles-ci a pour objectif de recenser, de sélectionner et d’analyser la littérature primaire. Ainsi, c’est une activité secondaire liée à un contenu primaire de manière à permettre son accessibilité via les différentes opérations d’organisation d’information entreprises par les producteurs BDDs bibliographiques.

Cependant, la prolifération des réseaux numériques attribue au contenu un rôle crucial car, l’ensemble des biens commercialisés sur les réseaux se base sur un contenu (texte, image, son). Ceci, pousse, entre autres raisons, les acteurs ayant comme activité principale la production et la distribution du contenu, à distinguer leur activité en lui ajoutant de la valeur.

La valeur d’une offre du contenu sur les réseaux se situe autour d’une plate-forme ou un portail d’accès à un contenu diversifié qui intègre plusieurs outils et services en le valorisant.

Ainsi, les acteurs traditionnels des bases de données bibliographiques, producteurs et distributeurs, ne peuvent plus vivre en autarcie en se limitant à la production et la distribution des bases de données bibliographiques. Leurs choix stratégiques devraient se rapprocher de cette nouvelle offre d’intégration des contenus, des technologies et des services.

L’analyse des stratégies d’offres des acteurs des bases de données bibliographiques montre une adoption de la logique du portail mais à un échelle différente selon l’acteur. Toutefois, la volonté des acteurs de se positionner sur la chaîne de la valeur d’offre d’un portail d’information ne peut masquer une insuffisance de leurs activités autour de cette offre. Ils possèdent un contenu riche et diversifié mais morcelé et peu relié. Ils montrent à la fois une évolution de l’offre de services destinés aux utilisateurs finaux et des bibliothèques et une hésitation pour l’offre des services destinés aux éditeurs. Ces derniers demandent des services de structuration, de liens aux contenus autres que bibliographiques, d’hébergement, de marketing, des négociations des contrats de licence d’accès. Les nouveaux intermédiaires se sont positionnés sur ce marché. Mais, les acteurs traditionnels peuvent y trouver leur place grâce aux avantages compétitifs qu’ils possèdent.

Pour les distributeurs, cet avantage réside dans le savoir-faire de gestion technique et commerciale d’une plate-forme d’accès à plusieurs bases de données, la base importante de leurs clients constituée grâce à leur image de marque, ainsi que les données d’archives, que la plupart des nouveaux entrants ne détiennent pas.

Le savoir-faire des producteurs constitue un avantage compétitif inéluctable. En effet, l’activité documentaire d’évaluation et d’analyse des ressources primaires est très sollicitée dans le contexte actuel d’offre de contenu sur les réseaux.

La masse énorme d’information diffusée exige des activités liées à l’organisation de l’information. La communauté internationale de recherches en informatique, en ingénierie de la langue, en science cognitive, en sciences de l’information, essaie d’harmoniser les efforts (autour notamment du Consortium W3C) afin de trouver les outils permettant une meilleure accessibilité à l’information. Plusieurs recherches sont menées dans le cadre de travaux sur le Web sémantique 256 .

Le développement, dans ce même cadre, des technologies et des normes des métadonnées à des fins de recherche, de gestion et d’échange des ressources électroniques ouvre de nouvelles possibilités pour les producteurs des BDDs bibliographiques.

En effet, les producteurs de bases de données bibliographiques créent actuellement les métadonnées pour les articles des revues électroniques. Ce sont des métadonnées créées en aval après la production de l’article. Elles sont diffusées sur un support autre que celui du document primaire.

Néanmoins, l’investissement dans de nouvelles activités liées à la structuration des documents en XML et à la construction des ontologies, va permettre aux producteurs d’offrir des nouveaux services en intervenant plus en amont dans le processus d’élaboration de l’information.

Notes
256.

Eric Miller ; Ralph Swick, « An overview of WC3 semantic Web Activity », Bulletin of the American Society for Information Science and technology, Vol 29, N 4, 2003. http:// www.asis.org/Bulletin/Apr-03/millerswick.html . Consulté le 20/09/2003.