1- Le secteur de production des bases de données bibliographiques

1.1- le pouvoir des fournisseurs

Il s’agit d’identifier les fournisseurs et les pressions qu’ils pourraient exercer en amont sur des organismes producteurs de bases de données bibliographiques. Ces dernières ont pour fonction l’évaluation et l’indexation d’un contenu d’information publié sous différentes formes (monographies, revues, actes de colloque, disques audio, disques optique, Microfilm, etc.) et diffusé via les différents médias (papiers, CD-ROM, en ligne). Les fournisseurs des producteurs des BDDs bibliographiques sont donc tous auteurs (individuel ou collectif) produisant un contenu premier (texte, image, son). La relation producteur- fournisseur s’étend, aussi, à tout type d’intermédiaire chargé de la mise en publication (éditeurs) et/ ou de la mise en commercialisation (libraires, maison de disques, etc..) du contenu.

La relation fournisseur/producteur sur le marché des bases de données bibliographiques est particulière du point de vue de la disponibilité de la matière première.

Contrairement aux industries traditionnelles, celle des bases de données bibliographiques ne se réjouit pas de la prospérité de la matière première (l’information). Elle n’est pas un moteur de réduction des coûts des inputs. Au contraire, la croissance des informations produites implique l’augmentation des dépenses pour l’acquisition des sources primaires. En effet, les producteurs sont obligés d’acquérir les documents primaires pour entamer les opérations d’indexation dite de « première main ».

Ainsi, les producteurs sont directement affectés par la taille et la concentration des éditeurs, qui sont leurs premiers fournisseurs. Devant le monopole exercé par les éditeurs des revues scientifiques réputées, les producteurs cherchent des moyens pour réduire le coût des acquisitions. L’INIST, par exemple, qui a signé un accord de partenariat avec l’éditeur Elsevier, selon lequel ce dernier donne aux 221 unités de recherche l’accès aux bases de données de ScienceDirect, utilisait lui-même ce service pour ses activités commerciales. Il a adapté le contrat de licence passé avec Elsevier pour satisfaire ses besoins en matière de constitution des bases de données, de création des produits dérivés et de fourniture de document à l’unité 263 .

A notre avis, si les producteurs de bases de données bibliographiques développent des activités de structuration des contenus en XML, ils pourraient largement économiser sur les coûts d’acquisition des sources premières. Les opérations de mise en forme des documents numériques sont des activités à la demande. Dans cette logique, les éditeurs procurent, naturellement leurs sources primaires, Ainsi, les entreprises qui se positionnent sur ces activités de la chaîne de la valeur, n’auront plus à se soucier de la rationalisation du budget d’acquisition de ces sources.

Notes
263.

INIST 2000 : Rapport de Synthèse, document interne à l’INIST publié le 14 mai 1999.