2.1.4.1- Les bibliographies collaboratives

Le principe repose sur un travail volontariste de chercheurs s’engageant à alimenter, par des références bibliographiques de leur propre production scientifique papier ou électronique, une base de données, hébergée, généralement, sur un serveur universitaire. C’est le cas de la base de données bibliographiques Collaborative, Women In Philosophy ( http://www.pdcnet.org ) et la base RePEc en économie (http://www.repec.org). Cette dernière contient plus de 200 000 notices avec 10 000 résumés. La base a démarré en 1993 sur l’initiative du groupe NetEc qui comprend des chercheurs internationaux dans le domaine de l’économie 272 . Le financement a été accordé par JISC (Joint Information Systems Committee), un organisme public, chargé de mettre en place des projets facilitant l’accès à l’information scientifique dans les universités du Royaume-Uni.

Le raisonnement sous-jacent de ce genre de travail collaboratif suivrait deux logiques qui pourraient être contradictoires :

  • Une logique éthique «  militante» poussant les chercheurs à se manifester contre une logique marchande de circulation des résultats de la recherche, et favorisant un débat philosophique et politique autour d’une économie de savoir 273 .
  • Une logique de « marketing » considérant le référencement des articles scientifiques dans plusieurs bases de données bibliographiques, même gratuites, comme une sorte de « publicité » pour les travaux des chercheurs. Cette logique est renforcée par les possibilités d’interactivité entre auteur et lecteur offertes par les réseaux.

Les deux logiques ont leur légitimité, mais est-ce de la fonction de chercheur de produire de l’information bibliographique, de construire des bases de données, de suivre leur évolution? Ou, vaudrait-il mieux préserver les chercheurs des tâches secondaires au profit de leur travail initial consistant à fournir des résultats valables pour faire avancer la roue des sciences.

Les questions restent ouvertes avec les nouvelles initiatives, citées plus haut, visant à impliquer les chercheurs dans la création des métadonnées de leur ressources.

Notes
272.

RePEc Home page. http://www.repec.org . consulté le 16/04/2003

273.

Ghislaine Chartron. Les chercheurs et la documentation numérique. Electre-Edition du Cercle de la libraries, 2002.