Analyse de la rentabilité moyenne des activités de production et de distribution des BDDs bibliographiques selon le modèle des cinq forces de M.Porter

L’adoption des nouvelles stratégies d’offres n’a pas assuré aux acteurs une bonne rentabilité. L’analyse des cinq forces de M.Porter (pouvoir des fournisseurs, pouvoir des clients, menace des produits substituables, menace des nouveaux entrants et force de la concurrence interne) agissant sur les secteurs de production et de distribution des BDDs montre la fragilité de la situation actuelle des acteurs.

En effet, malgré la demande croissante des bases de données bibliographiques pour l’offre de liens aux revues scientifiques en ligne et malgré le manque d’outils de recherche d’information substituant la qualité d’indexation des bases de données bibliographiques, les activités de production de BDDs bibliographiques ne sont pas lucratives. Ceci est dû aux coûts élevés d’acquisition des documents primaires ainsi qu’à l’indexation humaine.

En outre, les distributeurs vivent une situation concurrentielle qui n’est pas favorable à leurs activités traditionnelles. L’analyse montre une situation plutôt propice à leur fournisseurs : producteurs secondaires et éditeurs des sources primaires qui refusent, dans certains cas, la délégation de leur contenu. A cette difficulté s’ajoute la substitution de l’offre traditionnelle de plate-formes de consultation des bases de données par l’offre de portails d’information exigeant de plus en plus l’enrichissement du contenu et l’élargissement de l’offre de services, ainsi que l’installation des nouveaux entrants proposant de nouveaux modèles économiques et de nouveaux services liés au numérique à destination des éditeurs scientifiques. Ces obstacles témoignent de la défaillance économique des activités des distributeurs traditionnels.

Cependant, l’absence de rentabilité des activités de production et de distribution sur le marché ne remet pas en cause la nécessité de ces activités pour organiser l’accès à l’information numérique. Les compétences et le savoir-faire des offreurs de services d’informations en ligne ont poussé les éditeurs à racheter plusieurs sociétés d’origine bibliographique. Ces derniers, dans une stratégie de diversification horizontale, profitent de tels rachats pour réduire leurs coûts d’infrastructure logicielle, matérielle et réseau et bénéficient de la base de clientèle établie permettant la réduction des coûts de présentation des nouveaux produits. Sur le secteur de l’offre des services d’information scientifique technique et médicale (STM), juridique et actualité-fonds de presse, les producteurs et les distributeurs rachetés ont servi au développement des offres des grands éditeurs.

Certains de ces acteurs (CAS, STN, Questel.Orbit, EBCO, OCLC, NLM, INIST, etc) ont su maintenir leur indépendance et proposer des services à valeur ajoutée concurrençant les grands éditeurs.

Une analyse basée sur des études en sciences de l’information et de la communication nous permet de positionner les acteurs bibliographiques par rapport à l’ensemble des acteurs de l’offre des services de recherche et d’accès à l’information numérique.